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Une charte contre le dopage pour l’Euro 2008

Keystone

Le championnat d'Europe organisée en Suisse et en Autriche verra des contrôles renforcés, même si les instances dirigeantes du football considèrent que le dopage n'est pas un grand problème dans leur sport.

Réunis pour un «workshop» à Vienne, entraîneurs et dirigeants des fédérations des 16 pays finalistes ont signé une charte contre le dopage qui prévoit des tests sanguins en plus des tests d’urine. Une première pour un Euro.

«Je ne crois pas au dopage généralisé dans le football, déclare Michel Platini. Je peux croire que un ou deux joueurs fassent des bêtises mais il n’y a pas à mon sens de dopage organisé par les médecins des clubs ou des équipes nationales».

Mais l’UEFA ne doit pas pour autant faire comme si le problème n’existait pas, admet son président. D’où la charte signée mercredi à Vienne.

Celle-ci prévoit quelque 300 contrôles avant et pendant l’Euro, qui se tiendra du 7 à 29 juin. Il s’agira de vérifier que les joueurs n’ont pris aucune substance interdite, comme le fameux EPO, bien connu dans le cyclisme, mais également qu’il n’ont pas reçu de transfusion sanguine destinée à faire monter leur taux de globules rouges.

Pour la première fois dans le cadre d’un Euro, on ajoutera aux habituels tests d’urine des prises de sang. Celles-ci permettent en effet de confondre même ceux qui recourraient aux méthodes de dopage les plus sophistiquées. Cette pratique avait déjà été introduite lors de la dernière Coupe du Monde en 2006 en Allemagne.

En outre, les footballeurs engagés dans l’Euro 2008 seront les premiers dans une compétition majeure à subir des tests de dépistage de l’hormone de croissance, disponibles seulement depuis la fin de l’année dernière.

Une affaire sérieuse

«L’Association suisse de football lutte contre le dopage depuis de nombreuses années, rappelle son président Ralph Zloczower à swissinfo. Et l’envie de l’UEFA de lutter contre le dopage correspond tout à fait à notre vision.»

«C’est symbolique bien évidemment mais derrière les symboles il y a une réelle volonté d’agir. Nous allons vraiment prendre cette problématique au sérieux même si nous n’espérons bien sûr pas devoir faire face à des cas problématiques», ajoute Ralph Zloczower.

Quant à Köbi Kuhn, il rappelle à swissinfo que les contrôles existaient déjà lors de la coupe du Monde 1966 en Angleterre, à laquelle il participa comme joueur.

«C’est tout à fait normal, poursuit l’entraîneur suisse. Mais le football n’est pas comme certains autres sports, il est beaucoup plus difficile de se doper.»

Et d’affirmer: «je ne sais pas comment cela se passe dans les autres équipes mais je suis sûr d’une chose, c’est que en équipe de Suisse personne n’est dopé.»

swissinfo et les agences

La charte de l’UEFA prévoit que les 16 équipes présentes en Suisse et en Autriche se soumettront à un minimum de 160 contrôles avant le début de la compétition.

124 tests supplémentaires seront réalisés durant les 31 matches de la phase finale. Deux joueurs de chaque équipe seront ainsi sélectionnés puis escortés jusqu’au local de contrôle pour fournir des échantillons juste après le coup de sifflet final.

Le laboratoire approuvé par l’Agence mondiale anti dopage à Lausanne fonctionnera 24h/24 tout au long de la compétition et analysera les échantillons sous 48 heures de façon à ce que l’UEFA connaisse les résultats des tests avant le match suivant de l’équipe.

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