Une idée déjà brevetée
En Suisse, c'est l'association thurgovienne Friedwald qui a, la première, concrétisé l'idée d'enterrer des cendres au pied d'un arbre.
Le procédé est protégé par un brevet suisse et européen.
L’association Friedwald a vu le jour en 1999. Elle compte aujourd’hui mille membres dans toute la Suisse, selon son fondateur et directeur Ueli Sauter.
Manifestement irrité, celui-ci préfère ne pas commenter la proposition zurichoise. «La Ville n’a même pas pris contact avec nous, regrette-t-il. Nos avocats examinent la possibilité de démarches juridiques, puisque l’idée et le procédé sont protégés par un brevet.»
Selon Ueli Sauter, Zurich aura de toute façon de la peine à trouver des personnes intéressées. «Nous possédons des parcelles à Zurich et nous ne croulons pas sous les demandes. Il faut d’abord faire connaître l’offre.»
La Ville est surtout vue comme une concurrente potentielle: alors qu’il faut compter entre 4000 et 5000 francs pour un arbre de l’association, la municipalité a fixé son tarif le plus élevé à 1200 francs.
Friedwald (que l’on pourrait traduire par «forêt paisible») se veut néanmoins davantage qu’un fournisseur d’arbres: «Nous assurons aussi l’accompagnement des familles», explique Ueli Sauter.
Une société concurrente
Un accompagnement et une manière de faire qui auront d’ailleurs fini par déplaire à l’ancien partenaire d’Ueli Sauter, Fritz Staible, qui a fondé entre-temps une société concurrente, Waldesruh à Frauenfeld.
«Friedwald est trop ésotérique à mon goût, explique-t-il. C’est pourquoi je n’ai pas voulu créer une association. Nous sommes une entreprise, c’est tout.»
Waldesruh n’a pas encore de terrains à disposition. «Nous sommes en phase de préparation», précise Fritz Staible, qui affirme avoir «annoncé» un brevet.
Contrairement à son ancien partenaire, Fritz Staible a appelé Zurich dès qu’il a su que le projet existait.
«L’idée existe depuis longtemps!»
«La Ville a sans aucun doute possible volé une idée protégée. Le fait est qu’elle va offrir un service à un prix quatre fois moins élevé, grâce à l’argent des contribuables! Nous sommes en pourparlers. Je suis confiant. Nous allons trouver une solution dans le courant de l’année, qui ira certainement dans le sens d’une licence.»
Autre son de cloche du côté de la Ville: Martin Waser, le conseiller municipal en charge du dossier, rétorque que «l’idée d’enterrer des cendres existe et est pratiquée depuis longtemps. Elle n’a pas à être protégée par un brevet.»
La municipalité zurichoise se prépare néanmoins à de prochaines discussions avec les deux promoteurs des «arbres-crématoires».
swissinfo, Ariane Gigon Bormann, Zurich
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