Une sécurité intérieure moins ambitieuse
Le gouvernement revoit ses ambitions à la baisse dans le cadre de la réforme du système de sécurité intérieure.
Il renonce à engager des gardes-frontières supplémentaires et abandonne l’idée d’un renforcement des compétences fédérales.
«Il nous manque 600 à 900 personnes», lance Jean-Luc Vez, directeur de l’Office fédéral de la police.
Une fois encore, le déficit en forces de police est souligné par le troisième rapport USIS. USIS, le petit nom du projet de réexamen du système de sécurité intérieure demandé par la ministre de Justice et Police Ruth Metzler, il y a près de trois ans.
Des concessions aux cantons
Publié jeudi, le troisième rapport est moins ambitieux que les précédents. Désormais, les responsables d’USIS sont chargés d’approfondir deux options seulement. Les plus raisonnables…
Le Conseil fédéral a en effet décidé d’abandonner la variante qui donnait davantage de compétences à la Confédération. Ainsi, il lâche un peu de lest face aux cantons sur la répartition des tâches de police.
La première solution retenue, dite «mixte mini», est présentée comme un compromis. Elle prévoit de décharger les cantons de certaines tâches qu’ils assument en faveur de la Confédération. Et cette dernière pourrait, en cas de besoin, faire appel aux forces de police cantonales.
Il s’agirait d’engager quelque 600 personnes. Parallèlement, la Confédération ferait appel à un corps de 100 à 300 personnes mis sur pied dans les cantons, mais qu’elle cofinancerait.
La deuxième variante retenue prévoit que les cantons continuent d’assumer toutes les tâches de police incombant à la Confédération.
Le recours à l’armée, souvent appelée actuellement pour combler les manques d’effectifs des polices civiles, restera prévu à titre subsidiaire, a précisé Ruth Metzler. Il est difficile de dire à quel moment elle devrait intervenir.
Pas de gardes-frontières supplémentaires
D’autre part, le gouvernement a décidé de renoncer à la création de 290 postes supplémentaires pour le Corps de gardes-frontière. Le gouvernement préfère s’en tenir au statu quo, notamment pour des raisons financières, selon la ministres de Justice et Police.
La hausse des effectifs avait été proposée par les responsables d’USIS dans le scénario d’une non-participation suisse à l’espace européen de Schengen. Les conséquences d’une adhésion doivent encore être étudiées.
Toutes les propositions seront examinées par les cantons les 14 et 15 novembre. Le dernier rapport USIS, lui, est prévu pour le printemps prochain.
swissinfo
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