Vers une meilleure préparation contre une pandémie
Les compétences de la Confédération s'élargissent en matière de prévention d'une éventuelle pandémie. Elle va pouvoir répondre aux besoins de la population en ce qui concerne vaccins et médicaments.
Mercredi à Flims, le Sénat a emboîté le pas à la Chambre du Peuple et adapté sans opposition la loi sur les épidémies.
Grâce à cette révision, traitée par les Chambres selon une procédure urgente, le gouvernement voit ses compétences étoffées pour acquérir des vaccins, des médicaments et d’autres moyens de protection comme des masques.
Production autonome
Le texte précise que les coûts d’approvisionnement seront à la charge de la Confédération.
Celle-ci pourra aussi encourager la production de produits thérapeutiques en Suisse, via un soutien financier à la recherche par exemple.
L’objectif est notamment qu’un vaccin pandémique puisse être fabriqué dans le pays. Cela permettrait de disposer d’une production autonome et de ne pas être dépendant de fournisseurs étrangers.
Préparatifs
Une réserve de Tamiflu, un antiviral qui atténue la transmission et la gravité de la grippe, a été constituée pour 25% de la population.
Son coût est estimé à moins d’un million de francs par an, a indiqué la socialiste neuchâteloise Gisèle Ory au nom de la commission de la sécurité sociale et de la santé du Sénat (CSSS).
Le Conseil fédéral a, par ailleurs, décidé d’acquérir un vaccin prépandémique pour l’ensemble de la population, ainsi qu’un vaccin pandémique. Ce dernier ne pourra être produit qu’une fois que le virus aura fait son apparition.
Le plan suisse de pandémie Influenza a été élaboré par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) avec les autorités cantonales, le Groupe de travail Influenza et de nombreux experts. Fortement influencé par la menace d’origine aviaire, il sera régulièrement mis à jour.
swissinfo et les agences
En Suisse, la santé publique est gérée au niveau cantonal. Le pays connaît donc 26 systèmes de santé différents.
Selon la Constitution, le gouvernement peut également prendre des mesures en matière de santé au niveau national. Il peut en particulier s’engager activement en cas de maladie grave et contagieuse.
Il peut également proposer des lois concernant des produits alimentaires, des médicaments, des substances chimiques qui pourraient menacer la santé publique.
Selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a eu 247 cas de grippe aviaire humaine dans 10 pays depuis 2003, et 144 décès ont été enregistrés.
Aucun cas de grippe aviaire humaine n’a été répertorié en Suisse.
Selon les dernières projections du gouvernement, c’est 1,85 million de personnes qui pourraient être infectées en Suisse si le virus mutait et que la grippe aviaire devenait contagieuse d’humain à humain.
Le cas échéant, 46.000 personnes devraient être hospitalisées et 7400 mourraient.
Les coûts d’une telle épidémie s’élèveraient à environ 2,3 milliards de francs.
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