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Violence gratuite durement sanctionnée

Le président du tribunal (à g.) et les quatre jeunes accusés. Keystone

En mai 2003 à Berne, quatre jeunes agressaient sans raisons un historien. Les peines prononcées vont jusqu'à onze ans de prison.

Au moment des faits, l’affaire avait suscité une large émotion dans la population, descendue dans la rue en opposition à la violence.

Ces quatre jeunes avaient agi en compagnie de trois comparses mineurs déjà condamnés à la maison d’éducation. Ils étaient notamment accusés de tentative d’homicide, de vol et de non-assistance à personne en danger.

Après un procès de près d’un mois, le tribunal d’arrondissement de Berne-Laupen a infligé au plus âgé – un Suisse de 23 ans – une peine de 11 ans de prison. Un autre Suisse – 21 ans – écope de 9 ans, un troisième, Suisse toujours, de 6,5 ans.

Le quatrième, un Espagnol de 20 ans, sera pour sa part placé en maison d’éducation au travail pour une durée qui pourra aller jusqu’à 4 ans.

Pour ce dernier et les deux principaux accusés, le tribunal a retenu la tentative d’homicide, le vol qualifié et les blessures graves. Le troisième a, lui, été reconnu coupable de vol qualifié avec blessures graves.

Lourdes réquisitions

Dans cette affaire, le ministère public (procureur) avait demandé des condamnations entre 9 et 12 ans et exigé pour les quatre accusés le placement en maison d’éducation au travail (mesure éducationnelle).

Après celui d’Yverdon-les-Bains, il s’agit du second jugement tombé en quelques jours sur des cas de violences juvéniles gratuites.

Le drame de Berne s’était déroulé dans la nuit du 11 au 12 mai 2003. Un historien de 42 ans s’était alors fait massacrer à coups de pieds et de poings par les condamnés, adeptes de la mouvance hip-hop.

La bande s’en était prise à des voitures en stationnement avant de tabasser un habitant du quartier qui tentait de les calmer. Mis en fuite par des passants, les jeunes gens se postaient ensuite dans une ruelle très étroite et peu fréquentée.

«Etriper» le premier venu

Décidés à «étriper» le premier venu, ils jetaient leur dévolu sur un cycliste, se déchaînant sur lui avec une violence que le juge d’instruction qualifiera d’«orgiaque», lui volant son porte-monnaie et le laissant pour mort.

Le malheureux ne doit probablement sa survie qu’à l’intervention rapide des secours. Il est resté plusieurs semaines dans le coma et porte encore aujourd’hui les séquelles de cette agression, qui lui vaut une incapacité de travail à 100%.

swissinfo et les agences

On prétend souvent que la violence des jeunes est en augmentation, que les délinquantes et délinquants sont de plus en plus jeunes et que l’on en vient de plus en plus facilement à des actes de violence, dont la brutalité augmente d’autant.

Mais les résultats des recherches menées sur le sujet ne permettent pas de confirmer ces affirmations. (selon le Dictionnaire suisse de politique sociale, édition 2002)

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