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Violence: une pétition pour des mesures plus dures

Le président de la sifa Ulrich Schlüer a expliqué le but de la pétition lundi à Berne. Keystone

«Sécurité pour tous», une association proche de la droite nationaliste, demande à l'Etat des mesures contre la violence et la délinquance juvénile. Elle a remis une pétition.

Nommée «La coupe est pleine», cette pétition munie de quelque 31’000 signatures demande notamment des naturalisations à l’essai et l’expulsion des étrangers impliqués dans de graves délits.

Remise lundi à Berne à l’intention du Parlement fédéral, cette pétition a recueilli 31’029 signatures en deux mois. Les paraphes ont été récoltés par l’association «sifa – sécurité pour tous», le bras sécuritaire de l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure).

Les signataires exigent la naturalisation à l’essai durant cinq ans, l’expulsion des étrangers auteurs de violences, ainsi que des peines conséquentes pour tous les délinquants juvéniles.

Plus aucun parti politique ne peut désormais nier la nécessité d’intervenir dans ce domaine, a déclaré devant la presse le député UDC et président de la sifa Ulrich Schlüer.

Les paraphes ont été récoltés en décembre et janvier derniers sous le slogan «La coupe est pleine». La rapidité avec laquelle ils ont été réunis montre qu’il y a «une grande inquiétude dans la population», selon Ulrich Schlüer. A un rythme de 30’000 signatures en deux mois, il n’est pas difficile de lancer une initiative populaire, a-t-il souligné.

Code pénal affaibli

Le vice-président de la sifa et de l’UDC Yvan Perrin a quant à lui estimé que le code pénal, «créé à l’origine par des bons types pour des bons types», avait encore été «vidé de sa substance par les innovations entrées en vigueur au 1er janvier 2007».

Il faut «adapter au plus vite notre législation à la nouvelle clientèle des tribunaux, souvent jeune, la plupart du temps dépourvue de repères moraux», a encore indiqué le député Yvan Perrin, qui est par ailleurs inspecteur de police.

Député UDC au parlement du canton de Thurgovie et juriste, Marcel Schenker a pour sa part évoqué trois axes de travail vis-à-vis des parents de jeunes délinquants: le devoir d’éducation, celui, prévu par le code civil, d’assumer en dommages et intérêts les actes de leurs enfants, ainsi que le devoir d’intégration.

Selon Ulrich Schlüer, l’expulsion des délinquants étrangers et de leurs parents aurait «un énorme effet préventif». Créée en 2000, la sifa avait lancé en 2005 son plan d’action «Halte à la violence». Elle lutte pour une application dissuasive du code pénal.

Pas vraiment efficace

Les mesures préconisées ne parviennent en tout cas pas à convaincre Alan Guggenbühl, professeur à l’Université de Zurich. Interrogé par swissinfo, ce spécialiste de la psychologie des jeunes ne croit par exemple pas au caractère exemplaire des expulsions.

Des sanctions plus dures à l’égard des adolescents ne serait pas non plus efficace. «Cela ne fonctionnerait pas du tout, parce que cela leur conférerait un statut de héros», explique-t-il.

Quant à l’idée de leur retirer la nationalité, elle n’est pas beaucoup plus convaincante. «Lorsque nous donnons la nationalité à quelqu’un, nous devons alors d’aider avec ses difficultés. Mais retirer cette nationalité est une solution étrange et très problématique», juge le professeur.

swissinfo et les agences

En 2005, on a dénombré plus de 14’000 jugements prononcés contre des mineures, selon l’Office fédéral de la statistique.
On en dénombrait 12’000, en 1999, lorsque cette statistique a été établie.
79,3% des jugements concernaient des adolescents de sexe masculin et 62,7% des citoyens suisses.
Depuis 1999, on assiste à une hausse des jugements pour des infractions routières ainsi que pour des actes portant atteint à l’intégrité physique, au patrimoine et à la liberté.

Cette pétition s’inscrit dans un contexte particulier. En effet, plusieurs cas de violence ont défrayé la chronique en Suisse au cours des derniers mois.

Début novembre, une adolescente de 13 ans avait été violée par plusieurs jeunes garçons à Zurich. Les auteurs étaient pratiquement tous d’origine étrangère. En juin, une fillette de 5 ans avait été violée par deux écoliers de 10 et 13 d’origine kosovare dans un village des Grisons.

En janvier dernier à Monthey (Vaud), une jeune fille a été défigurée lors d’une agression sauvage commise dans le cadre d’un règlement de compte entre bandes rivales.

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