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Visite officielle du président chinois : un incident diplomatique sans précédent

Le 24 mars 1999, Jiang Zemin était pris à partie devant le Palais fédéral par des manifestants pro-tibétains. Le président chinois faisait part de sa profonde irritation aux autorités suisses. Il leur annonçait qu’elles venaient de perdre «un bon ami».

Le 24 mars 1999, Jiang Zemin était pris à partie devant le Palais fédéral à Berne par des manifestants pro-tibétains. Le président chinois faisait part de sa profonde irritation aux autorités suisses. Pire, il leur annonçait qu’elles venaient de perdre «un bon ami».

Il y avait eu, en fait, plusieurs incidents. Tout avait commencé dans le train qui emmenait le président chinois de Genève – où son homologue suisse Madame Dreifuss l’avait accueilli – à Berne, où il était attendu pour des entretiens avec le gouvernement suisse.

Au cours de ce voyage, Ruth Dreifuss avait abordé la question des droits de l’homme en Chine. Et elle n’avait pu éviter la question du Tibet, province annexée par la Chine communiste. Une question qui irrite profondément les dirigeants chinois et en particulier Jiang Zemin.

La situation ne s’était guère améliorée, l’on s’en doute, lorsque le président chinois avait appris que des manifestants allaient déployer des drapeaux tibétains et scander des slogans anti-chinois. Et surtout qu’il y avait aussi des manifestants sur les toits surplombant la place fédérale.

Résultat : Jiang Zemin avait refusé de participer à la cérémonie solennelle avec garde d’honneur et hymnes nationaux qui devait avoir lieu juste avant sa rencontre avec le gouvernement suisse in corpore. Plus grave, il avait littéralement invectivé les membres du Conseil fédéral, et en particulier Arnold Koller qui était, à l’époque, à la tête du ministère de la police.

Depuis, on tente de part et d’autre, d’apaiser les choses. Madame Dreifuss a, par exemple, indirectement, exprimé des regrets. Mais comme la présidente a, dans le même temps, réaffirmé que les autorités helvétiques doivent permettre aux minorités de manifester leur opinion, elle a probablement plutôt contribué à jeter de l’huile sur le feu.

Une chose est sûre : l’incident diplomatique de Berne prouve, si besoin était, que parler franchement avec Pékin de la question des droits de l’homme n’est pas sans risque.

Michel Walter

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