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Washington exclut Pékin d’exercices militaires dans le Pacifique

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi (g) s'est exprimé lors d'une conférence de presse avec son homologue américain Mike Pompeo (d). KEYSTONE/AP/ANDREW HARNIK sda-ats

(Keystone-ATS) Les Etats-Unis ont annoncé mercredi avoir retiré une invitation présentée à la Chine de participer à des exercices militaires dans le Pacifique. Ils veulent ainsi protester contre la militarisation par Pékin d’îles disputées.

« Nous avons des preuves claires du fait que la Chine a déployé des missiles anti-navires et des missiles sol-air, ainsi que des brouilleurs électroniques sur les îles contestées des Spratleys en mer de Chine », a indiqué un porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel Chris Logan.

« Nous avons retiré notre invitation à la Marine de la République populaire de Chine pour l’exercice » biennal Rim of the Pacific (RIMPAC), a-t-il ajouté, en référence aux plus importants exercices maritimes du monde, auxquels participent tous les deux ans près de trente pays. Ils sont prévus cette année du 27 juin au 2 août.

« La Chine maintient que les constructions sur ces îles sont destinées à assurer la sécurité en mer, l’assistance à la navigation, la recherche et le sauvetage en mer ainsi que la protection des pêcheurs », a poursuivi le lieutenant-colonel Logan.

Mais « le déploiement de ces armements ne peut servir qu’à un usage militaire » dans une zone maritime qui voit passer près du tiers du commerce mondial, a-t-il ajouté.

« Mesure non constructive »

La Chine a participé à deux de ces exercices dans le passé, en 2014 et en 2016. Ceux de cette année auraient marqué la troisième participation de Pékin.

« La poursuite par la Chine de la militarisation de possessions disputées dans la mer de Chine méridionale ne fait qu’attiser les tensions et déstabiliser la région », a ajouté le porte-parole du Pentagone. « Le comportement de la Chine n’est pas compatible avec les principes et les objectifs de l’exercice RIMPAC ».

La décision américaine est « une mesure non constructive », a pour sa part déploré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à Washington. « C’est aussi une décision prise à la légère et qui n’aide pas à une compréhension mutuelle entre la Chine et les Etats-Unis », a-t-il dit lors d’une conférence de presse avec son homologue américain Mike Pompeo, qui a préféré s’en remettre au Pentagone pour commenter cette mesure.

Arbitrage international

La Chine revendique pour des raisons historiques de très nombreuses îles et récifs de la mer de Chine méridionale, notamment l’archipel des Spratleys, au nord des Philippines. Un arbitrage international de 2016 lui a cependant donné tort et des nations voisines (Vietnam, Philippines, Malaisie, Brunei) ont des revendications rivales, qui se chevauchent parfois.

Pékin appuie ses prétentions de souveraineté en renforçant par remblaiement des îlots et récifs qu’il contrôle. Il y construit des installations civiles mais aussi des pistes d’atterrissage capables d’accueillir des avions militaires.

« L’atterrissage d’un bombardier chinois sur l’île aux Bois a également fait monter les tensions », a noté le porte-parole du Pentagone. L’île aux Bois (île Woody en anglais ou Yongxing en chinois), est la principale base chinoise dans l’archipel des Paracels, également revendiquée par le Vietnam et Taïwan.

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