Xi Jinping rejoint Mao par la « Pensée » au panthéon communiste
(Keystone-ATS) La « Pensée Xi Jinping » a fait son entrée dans le vocabulaire du régime chinois, a annoncé jeudi l’agence Chine nouvelle. L’homme fort de Pékin devient ainsi l’égal de Mao Tsé-toung dans le panthéon communiste.
« Le PCC (Parti communiste chinois) crée la Pensée Xi Jinping du socialisme à la chinoise de la nouvelle ère », a annoncé l’agence de presse officielle, au lendemain de l’ouverture du XIXe congrès du PCC, le grand rendez-vous quinquennal du parti au pouvoir à Pékin.
Xi Jinping, qui doit obtenir un nouveau mandat de cinq ans à l’issue du congrès la semaine prochaine, a mentionné ce concept mercredi dans son discours fleuve de près de trois heures et demie, mais sans y attacher lui-même son nom. Il l’a rapproché de « la Pensée Mao Tsé-toung », du nom du fondateur de la République populaire, et de « la Théorie Deng Xiaoping », le réformateur à l’origine du miracle économique chinois.
« Tous les membres du Parti doivent étudier d’arrache-pied la pensée de M. Xi sur la nouvelle ère », a déclaré selon Chine nouvelle Liu Yunshan, l’un des collègues de Xi Jinping au sein du comité permanent du bureau politique du PCC, l’instance de sept membres qui dirige le pays.
Nouvelle ère
Dans son discours de mercredi, Xi Jinping a évoqué « une nouvelle ère » du socialisme à la chinoise, brossant le tableau d’une grande puissance prospère et respectée à l’horizon 2050. Sa « Pensée » pourrait faire officiellement son entrée dans la charte du PCC au terme du congrès, avec ou sans son nom écrit noir sur blanc.
Aucun dirigeant chinois depuis Mao n’a vu sa contribution à l’idéologie communiste entrer dans la charte du parti au pouvoir alors qu’il était encore en fonction. Les deux prédécesseurs de Xi Jinping, Jiang Zemin et Hu Jintao, ont vu leur contribution inscrite dans la charte du PCC après leur départ à la retraite, mais sans que leur nom y figure en toutes lettres.
Durant le bouleversement de « la Révolution culturelle » (1966-76), « la Pensée Mao Tsé-toung », résumée dans « le Petit livre rouge » du fondateur du régime, était le vademecum des « Gardes rouges » lancés par Mao à l’assaut des cadres du PCC.