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Art Basel à l’assaut de Paris

À la foire d'art Paris+ par Art Basel : Delacroix d'après Simon Fujiuwara. Keystone/Dominique Spirgi sda-ats

(Keystone-ATS) Un nouveau rendez-vous d’art moderne et contemporain, Paris+ par Art Basel, a ouvert ses portes mercredi sur les bords de la Seine jusqu’à dimanche. La direction de la foire ne semble pas craindre de couper l’herbe sous le pied de la maison-mère à Bâle.

Au premier coup d’oeil, on comprend qu’Art Basel Paris propose une approche similaire à celle de la maison-mère au bord du Rhin. Des galeries internationales proposent à la vente l’art « blue chip » des Picasso, Matisse et Giacometti, tandis que d’autres veulent aider de nouveaux artistes à percer.

Mais la ressemblance s’arrête là. Avec près de 160 galeries, la nouvelle foire parisienne, qui remplace la Foire internationale d’art contemporain (Fiac), est environ deux fois moins grande que celle de Bâle. Et un tiers des galeries sont originaires du pays hôte, la France, bien que nombre d’entre elles soient depuis longtemps des groupes internationaux avec des filiales dans d’autres métropoles mondiales.

Détournement de l’art

Si l’on veut dégager une tendance parmi les œuvres présentées, on est frappé par les nombreux tableaux figuratifs, dont beaucoup sont des portraits ou des variations sur d’anciens chefs-d’œuvre. Des artistes jouent parfois avec la limite du kitsch, comme le couple d’artistes Ida Turisc & Wilfried Mille, elle d’ex-Yougoslavie et lui de Boulogne-sur-Mer, à la galerie Hetzler de New York.

La présence de peintures aux motifs floraux, allant du naturalisme à la limite de l’abstraction, est aussi frappante. Chez les jeunes artistes, il semble également que le détournement de l’art soit de plus en plus apprécié. C’est le cas par exemple de Simon Fujiuwara, artiste anglo-japonais en pleine ascension, qui s’empare de tableaux de maîtres anciens ou de chefs-d’œuvre de l’art moderne et les transforme en scènes de bande dessinée.

Collaboration avec les institutions locales

En dialoguant avec Keystone-ATS, le directeur mondial d’Art Basel Marc Spiegler s’est montré heureux de l’ouverture de l’antenne parisienne. La direction ne semble pas craindre que la nouvelle foire dans la capitale française fasse de l’ombre à la maison-mère à Bâle, à 500 km l’une de l’autre.

Le directeur de la foire de Paris, Clément Deléphine souhaite renforcer la collaboration avec les institutions locales pour donner du cachet à la manifestation parisienne, a-t-il déclaré dans une interview accordée à « The Art Newspaper »

Paris+ par Art Basel aura fort à faire pour s’imposer dans son nouvel environnement. Dans la métropole de l’art qu’est Paris, à l’exception de l’abord immédiat de la halle d’exposition, rien ne laisse présager la présence de la foire, contrairement à Bâle ou à Miamy Beach, qui ouvrira le 1er décembre.

Même les interventions dans l’espace public restent discrètes. Les sculptures du Jardin des Tuileries ont du mal à se faire remarquer dans un environnement déjà très artistique, à proximité immédiate du Louvre.

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