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Guy Parmelin et Alain Berset

Aujourd’hui en Suisse

Suisses du pays et du monde, bonjour,

Alors qu’en France, des ministres démissionnent pour des accusations d’agression sexuelle ou que Boris Johnson paie de son poste de chef du gouvernement les fêtes qu’il a organisées à Londres en plein Covid, le sage monde politique suisse s’offre un scandale d’été à sa mesure: Alain Berset, ministre socialiste de l'intérieur, en charge notamment de la santé, s’est fait contrôler par la police de l’air française lors d’un vol à bord d’un avion de plaisance…

Ah bon?

Et à part ça, je vous parle aussi d’un vote à venir sur la fiscalité des entreprises (encore un), d’une proposition qui décoiffe pour mieux poursuivre les criminels de guerre et de Suisses de l’étranger jeunes et aventureux.

Excellente lecture,

Alain Berset
© Ti-press

C’est l’été. Et cette fois encore, la Suisse se trouve un scandale politique, presque un vrai. Pourtant, le pays n’est pas une monarchie et la noblesse y a été abolie depuis fort longtemps. La Confédération n’a même pas de véritable système présidentiel. La Suisse est trop petite, et peut-être trop équilibrée, pour les vrais scandales people et les vraies célébrités. Mais heureusement, il y a Alain Berset.


L’homme a 50 ans, il porte volontiers des lunettes de soleil et un chapeau de paille sur sa calvitie; il est mince, sportif, intelligent. Alain Berset est à la tête du Département fédéral de l’Intérieur, qui, en Suisse, englobe également la culture et la santé. Il est aussi pianiste, amateur d’art et, comme on le sait depuis peu, pilote amateur. Il a l’esprit vif, une allure de dandy et une grande maîtrise de la politique. Il est admiré des uns et détesté des autres.

Après l’ancienne maîtresse qui voulait le faire chanter, le porte-parole accusé de trahir le secret de fonction, voici maintenant l’erreur de pilotage. Pour ses nombreux ennemis, c’est l’erreur de trop. Et on ne s’étonnera pas de trouver les droitiers durs de l’UDC parmi la meute qui réclame sa démission – une pratique qui n’est pourtant pas dans les mœurs politiques de ce pays.

Nestlé
© Keystone / Gaetan Bally

La Suisse vote le 25 septembre sur un allègement de la charge fiscale des entreprises et de leurs investisseurs. La droite veut permettre aux sociétés de se financer plus facilement, alors que la gauche dénonce un cadeau aux multinationales.


En Suisse, plusieurs impôts touchent les entreprises et institutions à la recherche de financement externe. Le Parlement a décidé d’en supprimer deux, avant de voir sa décision attaquée par une demande de référendum de la gauche. La majorité de droite soutient que ces impôts rendent les obligations suisses peu attrayantes pour les investisseurs, car la plupart des autres pays n’appliquent pas de taxe similaire.

La gauche estime que l’abolition de ces impôts ne profitera pas à l’économie suisse et retombera sur les habitant.e.s du pays, via une hausse des taxes. Pour elle, ces suppressions font partie d’un «plan plus global de la droite et des milieux économiques visant à réduire toujours plus les impôts des grandes entreprises et des personnes fortunées au détriment de la collectivité».

Céréales
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Et si la commercialisation de matières premières pillées était poursuivie comme crime de guerre? C’est la proposition insolite du nouveau procureur général de la Confédération Stefan Blättler, qui entend ne pas rester les bras croisés face aux crimes commis en Ukraine et ailleurs par des gens que la Suisse ne peut a priori pas poursuivre.


«Comme dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse a une obligation morale de poursuivre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre», écrit le procureur, qui a mis en place une task force pour la collecte de preuves auprès des réfugiés qui arrivent d’Ukraine. Car le grand problème est que les auteurs de ces crimes ne se trouvant pas sur sol helvétique, la justice suisse ne peut rien contre eux dans l’immédiat.

«Mais le temps judiciaire n’est pas le temps médiatique, et le travail que nous avons commencé s’adresse probablement à une prochaine génération de procureurs», note encore Stefan Blättler. Qui rappelle que certaines infractions liées à une guerre peuvent être commises loin du champ de bataille. Ainsi, la commercialisation de matières premières pillées pourrait être constitutive d’un crime de guerre.


Aso
swisscommunity.org

Placé sous le signe de la protection de l’environnement et la consommation, le 2e Congrès des jeunes Suisses de l’étranger a émis de multiples recommandations. Une septantaine de jeunes expatrié.e.s étaient réunis en ligne pour débattre de ces thèmes, qu’ils et elles avaient choisis en amont de la rencontre.


«Je finis mon assiette», a par exemple indiqué Liisa de Finlande. «Je me déplace à pied plutôt qu’en voiture», a conseillé Alex en Australie. Laure, en France, consomme «aussi local que possible». Quant à Rita, aux Émirats arabes unis, elle essaie de ne pas utiliser la climatisation, «même si c’est difficile!»

Et puisqu’on parle d’expatriés, voici la suite des aventures tropicales de Yanick Iseli, le Suisse qui fait sa vie au Nicaragua. Après être rentré passer l’hiver au pays, il a connu la galère pour repartir de Bogota – sur fonds de mesures Covid.

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