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Agent de sécurité vu de dos

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,

C’est Olivier à Berne,

On a parfois le sentiment que la Suisse change beaucoup au fil des ans. Simple impression ou fait avéré? Deux sujets de cette sélection du jour plaident pour la seconde hypothèse avec un institut financier en perdition au pays des banquiers et une multiplication des agents de sécurité dans un pays un jour réputé pour sa tranquillité.

Bonne lecture.

Chef du Crédit Suisse sur des écrans
© Keystone / Michael Buholzer

On savait déjà Credit Suisse (CS) en très petite forme, mais les résultats dévoilés jeudi montrent toute l’ampleur du problème. La deuxième banque du pays a annoncé une perte abyssale de 7,29 milliards de francs pour 2022.

Il s’agit du pire résultat depuis la crise financière de 2008. Ces chiffres négatifs ne sont pas une surprise, mais il n’empêche que cette spirale négative commence à durer. L’exercice précédent s’était déjà soldé par un résultat net négatif de 1,65 milliard de francs. On remarque également qu’il s’agit de la cinquième perte trimestrielle d’affilée. Et ce n’est pas un problème lié au secteur: le même jour, la Banque cantonale vaudoise (BCV) annonce un bénéfice de 388 millions de francs, le plus haut depuis 15 ans.

CS, qui a deux voiles comme symbole, tente de redresser la barre. La grande banque avait annoncé à la fin de l’année dernière un plan de redressement se traduisant notamment par une «restructuration radicale» de sa banque d’affaires et par des suppressions d’emplois.

L’annonce des résultats a eu un fort impact sur l’action CS qui a plongé de près de 10% est qui est repassée momentanément sous la barre des 3 francs, alors qu’elle en valait encore plus de 9 il y a un an à la même période. Compte tenu de la situation, aucun dividende ne sera versé aux actionnaires.

Personnalités politiques en train de débattre
Keystone / Peter Klaunzer

Vous le savez, cette année 2023 est une année d’élections fédérales. La campagne n’en est qu’à ses balbutiements, mais les présidences des différents partis ont d’ores et déjà dévoilé leurs ambitions. Tour d’horizon.

L’Union démocratique du centre a connu une baisse de régime lors des dernières élections fédérales, mais reste de loin la première force politique du pays. L’objectif avoué du grand parti de la droite conservatrice est de faire oublier cette contre-performance et de renouer avec le succès.

Du côté des trois autres partis gouvernementaux (le Parti socialiste, Le Centre et le Parti libéral-radical), l’objectif est avant tout d’éviter toute nouvelle érosion de l’électorat et de maintenir les positions. D’autant que les deux formations qui ont eu le vent en poupe il y a quatre ans – les écologistes et les Verts libéraux – entendent bien continuer leur progression.

En découvrant ces objectifs, on peine peut-être à vibrer. Pourtant, les enjeux sont importants, car les scores réalisés lors des prochaines élections fédérales pourraient éventuellement remettre en question la composition actuelle du Conseil fédéral. Par exemple si le Parti socialiste perdrait son statut de 2e parti du pays au profit du Parti libéral-radical ou si les écologistes parvenaient enfin à réunir plus de voix que l’un des quatre partis gouvernementaux.

  • Tour d’horizon très complet sur les ambitions et les stratégies des différents partis à lire sur swissinfo.ch
  • Le siteLien externe de la plateforme ch.ch consacré aux prochaines élections fédérales
Agent de sécurité vu de dos
© Keystone / Christian Beutler

La Suisse compte de plus en plus d’agents de sécurité privés. En dix ans, leur nombre a bondi de 30% et on en rencontre désormais un peu partout: hôpitaux, chantiers, grands magasins, industries…

La hausse a été constante depuis entre 2011 et 2020, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique. Durant cette période, le nombre d’agents est passé de 17’202 à 21’898, tandis que le chiffre d’affaires de la branche a bondi de 860 millions à 1,2 milliard de francs.

Les statistiques s’arrêtant en 2020, il n’est pas possible de chiffrer l’impact que la pandémie a eu sur le secteur. En revanche, il est possible d’affirmer que le Covid et les mesures sanitaires ont rendu les agents de sécurité plus visibles. Il est désormais courant d’en croiser près des caisses des supermarchés ou aux urgences des hôpitaux.

Mécanicienne de précision au travail
© Keystone / Gaetan Bally

La Suisse manque cruellement de main-d’œuvre qualifiée. Certains domaines sont tout particulièrement touchés : santé, informatique, restauration, ingénierie… On recourt souvent à l’immigration pour combler le manque de personnel, mais ce n’est pas la seule solution.

Dans une interview accordée à swissinfo.ch, Monica Dell’Anna explore d’autres pistes pour résoudre le problème. Et autant dire que cette Italienne installée depuis plus de vingt ans en Suisse connaît bien le sujet, puisqu’elle est l’ancienne directrice d’Adecco – leader mondial du placement – pour la Suisse et l’Autriche.

Parmi les pistes proposées, il y a une meilleure intégration des femmes sur le marché du travail. Si les femmes avaient un taux d’occupation égal à celui des hommes, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée serait facilement résorbée. Mais pour y parvenir, certaines conditions-cadre, comme l’accueil extrascolaire, doivent être améliorées.

  • L’interview de Monica Dell’Anna à lire sur swissinfo.ch
  • Cet autre article de swissinfo.ch développe une autre idée pour faire face à la pénurie: la formation des bénéficiaires de l’aide sociale
  • Dépêche d’agence consacrée au manque de main-d’œuvre qualifiée en Suisse à lireLien externe sur le site du Blick

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