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Elisabeth Baume-Schneider

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Bonne nouvelle pour les personnes retraitées ou touchant l’Assurance-invalidité. Face à l’augmentation du coût de la vie, le gouvernement a décidé d’augmenter de presque 3% les rentes versées.

Je vous parle aussi des réactions politiques aux coupes chez Tamedia, de la précarité en Suisse et d’un jugement helvétique concernant le scandale du fonds malaisien 1MDB.

Bonne lecture,

Elisabeth Baume-Schneider
Keystone / Peter Klaunzer

Face au renchérissement, le Conseil fédéral a décidé mercredi d’augmenter les rentes AVS et AI dès l’année prochaine.

Les retraités et les personnes touchant l’Assurance-invalidité (AI) recevront ainsi entre 35 et 70 francs de plus par mois à partir de 2025, soit une augmentation de 2,9%. Un relèvement qui concernera également les allocations familiales et de formation, dont le niveau était inchangé depuis 2009.

Les dépenses supplémentaires s’élèvent à environ 1,7 milliard de francs. Elles seront principalement financées par l’AVS à hauteur de 1,5 milliard, dont 300 millions à charge de la Confédération. Le reste sera au compte de l’AI.

Le gouvernement a également fixé mercredi les économies de gaz que la Suisse devra faire lors du prochain hiver. En raison des tensions géopolitiques, le pays, qui dépend totalement des importations, devra diminuer de 15% sa consommation par rapport à la période 2017-2022. Durant les deux derniers hivers (2023-24 et 2022-23), la Suisse a économisé respectivement 23% et 22%.

Journaux Tamedia
KEYSTONE/Peter Klaunzer

Au lendemain de l’annonce d’une importante restructuration du plus grand groupe de médias privé de Suisse, Tamedia, des voix politiques s’élèvent pour dénoncer une mise à l’écart de la Suisse romande.

Pour rappel, Tamedia a annoncé mardi la suppression de quelque 290 emplois, dont 200 dans des imprimeries qui fermeront leurs portes. La priorité sera donnée aux marques digitales de Tages-Anzeiger, de la Berner Zeitung, de la Basler Zeitung et de 24 Heures. Une restructuration qui s’ajoute à de précédentes vagues de licenciements effectuées ces dernières années au sein du groupe zurichois et ailleurs dans la presse helvétique.

Interrogées dans la Matinale de la RTS, les conseillères d’État PLR Nathalie Fontanet (Genève) et Christelle Luisier (Vaud) ont fait part de leurs inquiétudes concernant la presse locale en Suisse romande. «Nous ne sommes pas dupes concernant l’annonce de Tamedia, qui nous promet que la Tribune de Genève va perdurer, alors même qu’il est dit que ce ne sera plus un média prioritaire», a déclaré la ministre genevoise.

Concernant les solutions, les deux ministres ne veulent pas d’une reprise en main par les pouvoirs publics, contraire à l’idée d’un contre-pouvoir médiatique. Les aides, notamment cantonales, que reçoivent les grands groupes peuvent selon elles aussi être problématiques en raison des dividendes qu’ils continuent de verser à leurs actionnaires. «Faut-il sortir des titres de ce grand groupe? Ces titres peuvent-ils être repris par des privés, des associations ou des fondations?», questionne Nathalie Fontanet.

Distribution de nourriture
Keystone / Gaetan Bally

En Suisse, environ une personne sur dix vit sous le seuil de pauvreté. Et bien que des aides existent, seul un tiers des personnes y ayant droit en bénéficient.

Les raisons sont multiples. Parmi elles, la méconnaissance du système, les obstacles administratifs à surmonter, ou encore la peur d’être stigmatisé, voire expulsé du pays. Pour s’en sortir, les personnes les plus démunies se nourrissent mal et font l’impasse sur certains soins, ce qui impacte aussi les enfants et engendre indirectement des frais pour l’État.

Côté pouvoirs publics, on estime que si chacun touchait les aides disponibles, le surcoût serait de 1,2 milliard de francs par an. Celles-ci incluent les prestations complémentaires à l’AVS/AI, les avances sur pensions alimentaires et l’aide sociale. Mais que font les autorités face à ce constat?

La Confédération tente d’informer et de mettre en lien les différents acteurs. Mais «seuls les cantons et les communes peuvent améliorer l’accès et le contact avec les autorités», déclare à SRF une représente de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS). Or dans les cantons, les approches varient fortement. Si certains calculent, par exemple, directement le droit aux réductions de primes maladie sur la base des documents fiscaux, d’autres n’ont pas de stratégie particulière.

1MDB en Malaisie
AP Photo/Joshua Paul

Le Tribunal pénal fédéral a condamné mercredi le directeur de la société genevoise Petrosaudi à sept ans de prison.

Tarek Obaid et son adjoint étaient accusés d’avoir détourné 1,8 milliard de dollars au détriment du fonds souverain malaisien 1MDB, entre 2009 et 2010. L’adjoint écope quant à lui de six ans de prison. Des condamnations qui ne sont pas définitives et peuvent être contestées devant la Cour d’appel du Tribunal pénal fédéral.

L’affaire du fonds souverain malaisien 1MDB a fait le tour du monde, avec des enquêtes pénales et des condamnations ayant eu lieu dans de nombreux pays. Ce fonds devait à l’origine stimuler l’économie malaisienne, mais de hauts responsables du fonds et leurs partenaires ont détourné des sommes estimées à 4,5 milliards de dollars.

Plusieurs banques suisses ont été impliquées dans ce scandale, dont certaines ont depuis été dissoutes à la suite de procédures menées par l’autorité suisse de surveillance des marchés (Finma). Le Ministère public de la Confédération a lancé plusieurs procédures, dont la plus médiatisée portait sur les dirigeants de Petrosaudi en raison des sommes importantes concernées.

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