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Environnement: renforcer l’approche commune

L'accès à l'eau potable passe par un environnement sain. Keystone Archive

Les représentants des pays membres de l’ONU - Suisse comprise - se retrouvent à Nairobi dès lundi pour le Forum ministériel mondial sur l’environnement.

Durant cette semaine, le Suisse Philippe Roch plaidera notamment pour un renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Un environnement sain, c’est l’idée au centre de la réunion d’une semaine qui se tient à partir de lundi à Nairobi, au Kenya. Il faut y voir un préalable à la réalisation des objectifs du Millénaire de l’ONU, objectifs qui portent notamment sur la lutte contre la pauvreté, l’accès à l’eau potable et la protection de la faune sauvage.

L’organisme en charge de leur mise en application est le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), dont un siège du conseil d’administration (Governing Council) est occupé par la Suisse.

A Nairobi, on se déterminera sur le budget du PNUE pour les deux prochaines années. En clair, il s’agira de décider de l’ambition des programmes entrepris à l’avenir.

Contre la pauvreté

«Des questions politiques seront également à l’ordre du jour», explique à swissinfo le chef de la délégation helvétique et patron de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), Philippe Roch.

Aux yeux de ce dernier, la question centrale en lien avec les objectifs du Millénaire est la suivante: «Comment l’environnement peut-il contribuer à la lutte contre la pauvreté?»

La délégation suisse est claire là-dessus, il faut un renforcement de la politique internationale sur l’eau. La pollution et la raréfaction de l’eau douce sont un défi central des politiques gouvernementales de l’environnement du 21e siècle, estime Philippe Roch.

Car si l’eau potable est une des clés de la lutte contre la pauvreté, l’accès garanti et constant à cette ressource n’est pas possible sans des écosystèmes intacts – forêts, zones humides, sols.

«Au sein du conseil d’administration du PNUE, la Suisse va particulièrement insister sur le rôle de ce programme. Lequel doit continuer à informer sur le rôle des écosystèmes pour l’eau potable et la lutte contre la pauvreté», indique le patron de l’OFEFP.

Il s’agit aussi de soutenir les hommes et les femmes qui travaillent à l’entretien et la pérennité de ces écosystèmes, estime la Suisse.

Un pouvoir renforcé

Tout cela doit passer par un renforcement de la gouvernance internationale de l’environnement. La Suisse va donc se battre pour renforcer le rôle déterminant du PNUE en la matière, explique Philippe Roch.

En réalité, elle le fait depuis 1999 déjà. Mais «il s’agira d’un point important de ce «governing council», précise Philippe Roch. Nous avons déjà beaucoup collaboré et je me suis particulièrement engagé dans ce domaine.»

«La question porte notamment sur un renforcement des budgets du PNUE et du financement à travers la publication volontaire d’un tableau des contributions.» Cette liste aurait pour fonction d’encourager les pays contributeurs à donner plus et d’offrir ainsi des moyens supplémentaires au PNUE.

Un pays, une voix

Dans cette même idée, la Suisse exige que le conseil d’administration du PNUE soit ouvert à tous les pays qui souhaitent y entrer. Actuellement, seuls 58 représentants des pays peuvent y prendre part à tout de rôle. «Toutes les nations devraient pouvoir intervenir politiquement», insiste Philippe Roch.

Pour réaliser ces objectifs environnementaux ambitieux, le PNUE a à disposition diverses conventions internationales. «Le PNUE a été à l’origine de presque toutes les conventions en matière d’environnement, mais il s’est un peu éparpillé depuis», estime Philippe Roch.

Renforcé, le PNUE devra à l’avenir jouer un rôle de leader dans le soutien apporté à ces conventions internationales, souhaite le représentant suisse. Lequel précise: «Pour y parvenir, le PNUE doit être dirigé politiquement. Des pays membres comme la Suisse s’engagent dans ce sens.»

swissinfo, Christian Raaflaub
(Traduction: Pierre-François Besson)

Un objectif central du Millénaire porte sur la diminution de moitié du nombre d’humains qui n’ont pas accès à l’eau potable, ainsi que sur la lutte contre la pauvreté.
Seule l’Asie du Sud – Inde, Bangladesh, Bhoutan et Népal – est en voie de pouvoir y parvenir.
En 1990, 64% des populations de cette zone avaient accès à suffisamment d’eau propre. Une part qui atteint dorénavant 80%.

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