L’abécédaire de Montreux 2002 (1)
Le 36e Montreux Jazz Festival se tient du 5 au 20 juillet. Qui, quoi, quand, où, comment, tentative de réponse sous forme d'abécédaire.
A comme «Auditorium Stravinsky»
LE temple de la musique, la plus grande des deux salles que compte le Centre des Congrès montreusien. Beau, élégant, tout en bois. A taille humaine toutefois: on voit bien de – presque – partout. Nouveauté 2002: à la fin des concerts, le foyer se transformera en «Montreux Jazz Club» et abritera un concert acoustique «after hour» avec un bar, et cela exclusivement pour les détenteurs d’un billet à l’Auditorium. Très chic.
B comme Bowie
L’événement de cette édition. Le Thin White Duke, qui a longtemps habité à Lausanne et a souvent enregistré au Mountain Studio de Montreux, n’avait encore jamais donné de concert dans le cadre du MJF. Porté par son nouvel album plutôt réussi, «Heathen», les billets sont partis en moins de temps qu’il n’en faut pour dire «Ziggy» (18). Cas similaire: Paul Simon (8), qui n’avait jusque là jamais trouvé le chemin de la riviera vaudoise.
C comme Casino
Il fut un temps où tout se jouait là, y compris les incendies. Puis le Centre des Congrès l’emporta. Mai, depuis quelques temps, le Casino revient en bonus… Cette année, le jazz y a élu domicile pour quatre nuits, avec notamment Al Jarrreau (11) et David Saborn (14).
Ainsi que le cinéma, tendance musicale: «Bird» de Clint Eastwood (11), «La couleur pourpre» de Steven Spielberg (12), «Autour de minuit» de Bertrand Tavernier (13), «Purple Rain» d’Albert Magnoli (14).
D comme denrées
Sandwichs. Mais aussi chop suey, pizzas, kebabs, tartiflettes, fruits frais et fondue. Autour du Centre des Congrès et sur les quais, la restauration a réglé sa montre à l’heure planétaire. Et le mélange des odeurs du curry et du fromage chaud est inoubliable.
E comme électronique
Les musiques dites actuelles sont largement représentées à Montreux. En particulier au Miles Davis Hall, la deuxième salle du Centre des Congrès. Soirée ‘Hi-tek’ (13), Air (17), cross over avec Asian Dub Fondation (19). Et une soirée 100% D’J le 9. Les soirées du ‘Miles’ se terminent d’ailleurs en général par des ‘D’J Set’.
F comme «Funky Claude»
Funky Claude, c’est-à-dire Claude Nobs, selon le surnom que le groupe Deep Purple lui avait octroyé dans l’historique «Smoke On The Water». Nobs, créateur du festival est toujours le big boss de la manifestation. Responsable de la programmation de l’Auditorium Stravinsky, il joue aussi les bateleurs en début de spectacle et les harmonicistes lors des traditionnelles jam-sessions de fin de soirées.
G comme guitare
Buddy Guy, Chris Rea (5), BB King (6), Joe Satriani (7), Pat Metheny (16), John Scofield, Bireli Lagrene (17)… Et il y en a d’autres.
H comme «hot»
Muusique et soleil… Comme toujours, le premier week-end du festival est consacré au Brésil: Daniela Mercury (13), et un ‘Tribute to Carlos Jobim» avec Joao Bosco, Dona Yvone Lara, Marcos Valle (14). Cuba est également de la partie avec Cachaito Lopez (12).
Quant au reggae, il est représenté par UB40 (19) et une soirée ‘rootsman’ au Miles Davis Hall (5). L’Afrique a notamment deux ambassadeurs de taille: Youssou n’Dour et Angélique Kidjo (20).
I comme impro
Leitmotiv des soirées montreusiennes: les artistes du jour vont-ils se retrouver sur scène pour un bœuf final? Parfois oui, parfois non. Ces concerts à rallonge ne sont pas toujours aussi spontanés qu’ils en ont l’air, time is money, coco. Quoi qu’il en soit, je me souviens d’un délire Etta James, BB King et Brian May (Queen) assez renversant.
J comme jazz
Les grincheux disent que le MJF n’est plus un festival de jazz. Les lucides regardent le programme et se taisent, bouche bée. Roy Haynes et Al Jarreau (11), David Sanborn (13), Gary Burton, Michael Brecker, Linton Center Jazz Orchestra Herbie Hancock avec Wynton Marsalis (15), Wayne Shorter (16), Richard Galliano dans le cadre d’un ‘Gypsy project’ (17), Keith Jarrett, Gary Peacock, Jack DeJohnette (21). La liste n’est pas exhaustive.
K comme «Kaffee»
En allemand (un peu tiré par les cheveux, celui-là). Le Montreux Jazz Café se niche dans les entrailles du Centre des Congrès. On y boit des verres, on y fume, on y drague, et on s’y éclate en écoutant très fort de la musique qui bouge. Endroit plutôt jeune, la nuit y est chaude et longue. Claude Nobs rêvait de faire du label «Montreux Jazz Café» un équivalent des «Hard Rock Café» et autres «Planet Hollywood». Projet en suspens?
L comme lac
Pendant le festival, des croisières musicales ont lieu sur le Léman, et elles ne manquent en général pas d’ambiance: Brazil Pirata Boat (13), Samba Boat (14), New Orleans & Swing Boat (20), African Boat (20).
M comme Miles Davis Hall
La deuxième salle du festival… Miles. L’icône de Montreux. Claude Nobs avait rencontré Miles Davis en 1963. Il est parvenu à le faire venir pour la première fois dans son festival dix ans plus tard. Et entre 1984 et 1991, le sorcier de la trompette donnera sept concerts au MJF
Bonheur pour les aficionados: un coffret de 20 CDs intitulé «Complete Miles Davis at Montreux» sort ce 5 juillet. Tout y est. Tout! Avec en bonus l’ultime concert de Miles Davis, à Nice.
swissinfo/Bernard Léchot
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