Les Marionnettes en pays neuchâtelois
La 9e Semaine internationale de la marionnette réjouit les petits et les grands. De La Chaux-de-Fonds à Neuchâtel: 17 spectacles pour 32 représentations.
Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, la programmation de la Semaine internationale de la marionnette s’adresse principalement aux adultes plutôt qu’aux enfants. Cela dit, lors de chaque édition, trois à quatre spectacles sont tout de même destinés spécialement aux enfants.
«Depuis toujours, explique le directeur du festival Yves Baudin, on a eu envie de montrer que la marionnette n’était pas uniquement destinée aux enfants. Mais que c’était un art qui devait être reconnu au même titre que la danse, le théâtre ou le cinéma.»
Réflexion et esthétisme
Lors de chaque édition, la Semaine internationale de la marionnette se donne pour but de montrer l’état du développement de l’art de la marionnette. Yves Baudin précise l’objectif du festival: «alimenter une réflexion et un sens esthétique de toutes les variations possibles de ce genre de théâtre».
Ce festival neuchâtelois de la marionnette est une manifestation culturelle très cotée sur le plan européen. Son comité d’organisation a choisi quatorze compagnies provenant de sept pays: de la France à la Russie, en passant par l’Italie.
En revanche, aucune compagnie helvétique n’a été programmée. «Nous n’avons rien trouvé de satisfaisant dans notre pays», argue Yves Baudin.
L’organisation du festival incombe au Théâtre de la Poudrière, puisque sa spécialité est la marionnette. Mais il est secondé par le Centre culturel neuchâtelois et le Théâtre populaire romand à la Chaux-de-Fonds.
«D’ailleurs, précise Yves Baudin, Gilbert Grandchamp, du Théâtre populaire romand, fut, avec le Théâtre de la Poudrière de Neuchâtel, à l’origine de la Semaine internationale de la marionnette.»
Frankenstein et le chaos russe
Deux ou trois spectacles ne doivent être manqués sous aucun prétexte. Selon Yves Baudin, le spectacle «Re-Frankenstein» du marionnettiste Neville Tranter, programmé au Théâtre du Passage à Neuchâtel.
En l’occurrence, le docteur Frankenstein court à sa perte, en cherchant à détruire le monstre qu’il a créé. Cette version évoque la perte de l’innocence, l’arrogance coupable et les illusions perdues. Bref, un spectacle où les marionnettes mettent à nu l’humanité.
Toujours selon Yves Baudin, les plasticiens et comédiens de St-Pétersbourg, Axe Groupe, présentent, eux, «White Cabin» à La Chaux-de-Fonds et «Pooh and Prah» à Neuchâtel.
«Pooh and Prah» mêle acteur-marionnette et objets incroyables dans un kaléidoscope syncopé. Il s’agit d’un délire emmené dans le mouvement et la force de son flux d’images. C’est, ni plus ni moins, la vie humaine, le monde d’aujourd’hui ou, peut-être, le chaos russe actuel qui émerge, dérisoire, comique, violent et souvent si absurde.
Emmanuel Manzi
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