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Médias: plus de divertissement, moins de politique

La télévision reste le média préféré des Suisses. Keystone

La politique et l'économie intéressent peu les consommateurs de médias. Les utilisateurs d'internet sont toujours plus nombreux, mais ils ne s'en servent guère pour leur information politique.

Selon une étude Univox, la télévision reste le média le plus consulté en Suisse.

Les trois quarts de la population ont aujourd’hui accès à Internet, selon un sondage de l’institut gfs-zurich sur l’utilisation des médias. Deux tiers des personnes interrogées «surfent» au moins une fois par semaine.

Par contre seule la moitié des utilisateurs sondés recherchent parfois des informations politiques sur la toile.

Parmi les thèmes traités par les médias, la santé est celui qui suscite le plus grand intérêt (75%), devant l’actualité locale et régionale (62%), puis le sport (54%). L’actualité politique (26%) et économique (21%) arrive loin derrière.

Pour l’auteur de l’étude, Heinz Bonfadelli de l’Institut des médias de l’Université de Zurich, cette tendance va poser des difficultés à la démocratie suisse. «Le marché a pris le pas sur la politique», résume-t-il.

La TV détrône les journaux

Selon l’étude, 66% des personnes sondées regardent la télévision, 64% lisent un journal, 57% écoutent la radio et 29% utilisent internet quotidiennement. Seuls 10% s’adonnent cependant chaque jour à la lecture d’un livre et 93% à celle d’un magazine.

Alors que l’utilisation d’Internet a décuplé en dix ans, la part des livres diminue et celle des magazines stagne. Depuis 2004, la TV a pris la place des quotidiens comme principal moyen d’information sur l’actualité. La radio a perdu de l’importance, indique l’institut.

La lecture des quotidiens s’est stabilisée après avoir fortement régressé entre 1988 et 2002, selon le sondage, qui ne distingue pas les journaux gratuits des payants. La SSR a repris du terrain face aux chaînes télévisées étrangères depuis 2002 mais elle en a perdu face aux radios locales.

Consommateurs satisfaits

Les personnes bien formées, aux revenus élevés et politiquement actives sont les plus grands lecteurs de journaux et de livres. Les gens âgés et peu formés, ainsi que les femmes, regardent beaucoup la télévision. Les Alémaniques écoutent par ailleurs davantage la radio que les Romands.

Pour s’informer, 57% des sondés recourent principalement à la télévision suisse et 52% à la radio. En matière de divertissement, les programmes télévisés étrangers se taillent la part du lion (74%).

Le taux de satisfaction avoisine les 93% chez les lecteurs de journaux, les téléspectateurs de programmes étrangers et les auditeurs de radios locales. Il atteint 80% pour les émissions de la SSR et 70% pour les TV privées suisses.

L’étude se fonde sur un sondage réalisé en septembre 2006 auprès de 705 personnes, dont un quart en Suisse romande. La marge d’erreur atteint +/- 3,8 %.

swissinfo et les agences

Les études Univox portent l’évolution de la société suisse. Elles se basent sur des sondages menés sur un échantillon représentatif de la population, en Suisse alémanique et en Suisse romande.

Ces études sont réalisées par l’institut zurichois de recherche gfs, en coopération avec environ 20 instituts universitaires.

De 1986 à 1999, les études Univox étaient effectuées chaque année. Depuis l’an 2000, l’institut en produit une tous les deux ans.

L’intérêt pour l’actualité politique dans les médias a largement baissé ces dernières années. L’étude Univox souligne qu’il s’agit là d’une tendance problématique pour la démocratie en Suisse.

Jusqu’en 2002, près de 40% des personnes interrogées qualifiaient leur intérêt pour les affaires politiques traitées dans les médias comme ‘fort à très fort’. En 2006, cette catégorie est passée à 26%.

Pour l’auteur de l’étude, Heinz Bonfadelli de l’Institut des médias de l’Université de Zurich, cette tendance s’explique par une société toujours plus individualiste.

Les médias ont aussi ouvert plus largement leurs pages ou leurs plages horaires à de nouveaux sujets comme le divertissement, la vie des ‘people’ ou le style de vie. Les journaux gratuits par exemple réagissent avant tout aux besoins de leur jeune lectorat.

Les personnes ayant un niveau de formation élevé sont fidèles aux journaux traditionnels. Cela pourrait occasionner un fossé lié au savoir et à la formation, craint Heinz Bonfadelli.

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