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«Mein Name ist Bach», un film baroque et glamour

Le roi et le compositeur... Atmosphère baroque et moderne à la fois. pardo.ch

La réalisatrice fribourgeoise Dominique de Rivaz a présenté son premier long métrage vendredi soir à Locarno.

«Mein Name ist Bach», une fiction basée sur une page d’histoire, raconte la rencontre entre Jean-Sébastien Bach et le roi Frédéric II.

«Mein Name ist Bach… Jean-Sébastien Bach». C’est ainsi que le compositeur se présente au roi devant la caméra de la réalisatrice suisse.

Une fiction qui s’inspire d’un fait divers historique. Mai 1747: Bach part à Potsdam pour le baptême de son petit-fils. Et passe une semaine à la cour du roi Frédéric II de Prusse.

De cette rencontre va naître l’un de ses derniers chefs-d’œuvre: «L’Offrande musicale». Les cinq notes de base ont été données au compositeur par le jeune roi.

Les documents historiques résument cette rencontre en quelques lignes. Dominique de Rivaz, elle, a imaginé ce qui s’était passé entre les deux hommes pendant cette semaine de mai 1747.

Deux rois, deux hommes

D’abord, les deux maîtres se haïssent, se défient. Et puis, ils s’apprivoisent, s’apprécient, jusqu’à pisser ensemble… Signe de complicité masculine.

Ils s’aiment. Comme père (Bach a trop longtemps délaissé ses enfants pour la musique) et fils (le père de Frédéric II était sadique au point de faire torturer et exécuter l’ami de son fils). L’«ami» qui est clairement appelé «amant» dans le film.

«Mais ‘Mein Name ist Bach’ n’est pas seulement un film psychologique. C’est surtout un film baroque», a tenu à préciser la réalisatrice avant la projection sur la Piazza Grande.

Romantique et contemporain

Oui, baroque… et glamour. Sans doute un peu grâce aux costumes de la styliste anglaise Vivienne Westwood.

Un film esthétique – la lumière, les couleurs, la musique bien sûr. Avec quelques beaux effets. Entre autres, celui qui nous fait voir avec les yeux de Bach, bientôt aveugle. «Pas le noir absolu, mais une masse mouvante, floue et poussiéreuse», dit le personnage.

Un film à la fois romantique et très contemporain. Plein de clins d’œil, d’insolence, de fantaisie et d’humour. Cette scène, par exemple, où l’on voit les deux maîtres se balader à dos… de chameau. Un premier long métrage abouti.

swissinfo, Alexandra Richard, Locarno

– Scénariste et réalisatrice, Dominique de Rivaz partage son activité entre la Suisse, Berlin et l’ex-Union Soviétique.

– Elle a notamment travaillé comme assistante de réalisation pour Alain Tanner. La Fribourgeoise a signé plusieurs documentaires et courts métrages. «Mein Name ist Bach» est son premier long métrage. Il a été présenté en avant-première sur la Piazza Grande.

– Il y a trois ans, Dominique de Rivaz avait été à l’origine d’une polémique, à la veille du Festival de Locarno. La ministre de la Culture de l’époque Ruth Dreifuss avait décidé de soutenir le projet «Mein Name ist Bach» contre l’avis des commissions d’experts chargées de choisir les œuvres que soutient la Confédération. La profession avait alors parlé de «népotisme».

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