Moritz à Morges
Le 13e Salon du dessin de presse a ouvert ses portes mardi soir au Théâtre de Beausobre, en marge du Festival Morges-sous-Rire. Comme chaque année, la principale exposition est consacrée au Président de la Confédération. Moritz Leuenberger était présent à l'inauguration.
Le Président de la Confédération va de vitrine en vitrine. Se penche, observe un détail. Sourit. Puis, discute avec l’artiste, qui, en général, ne l’a guère épargné: Moritz avec ou sans moustache, l’œil illuminé, confronté à l’Europe, au Gothard, ou aux autres petits soucis qui habitent ses jours, ses nuits, et les pages de nos quotidiens.
«On s’aperçoit que les conseillers fédéraux aiment être croqués, même quand on se moque d’eux», constate Bürki, qui œuvre pour le quotidien vaudois 24 Heures. «Certains m’ont même dit que je n’étais pas si méchant avec eux. Par contre, Madame Dreifuss trouve que je la représente un peu trop grosse. Ce n’est pas tellement l’idée du dessin qui leur déplaît, c’est souvent des questions physiques!»
Narcissiques, nos hommes et femmes de pouvoir? Un élément de réponse est apporté par Moritz Leuenberger lui-même: «Il y a deux sortes de caricatures. La caricature qui concerne une conviction ou un événement politique, je trouve que c’est un art. Mais la caricature qui concerne simplement un visage, et qui joue avec les faiblesses physiques, ça peut devenir un peu dangereux. Les hommes ne sont pas responsables de leurs défauts physiques. Parfois, cela peut même glisser vers une sorte de racisme».
Alors, point de vue moral plutôt que narcissique? A voir… «J’ai essayé de vous échapper en coupant ma moustache, mais vous me poursuivez toujours.», a déclaré le président devant l’assemblée des dessinateurs de presse, avant d’ajouter: «Mais François Mitterrand a bien remarqué la dimension amoureuse et narcissique de la caricature: être caricaturé n’est pas toujours agréable, mais il est encore beaucoup plus désagréable de ne jamais être caricaturé.»
Parallèlement à l’exposition consacrée au Président de la Confédération, le salon du dessin de presse présente les dessins du journal «Le Monde» (Plantu, Pancho, Pessin, Serguei), une exposition dont le thème est la vache folle, et les œuvres d’André-Paul. Au total, ce sont 51 dessinateurs qui sont affichés à Morges jusqu’au 17 juin.
Bernard Léchot
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