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Tout un village au rythme de l’expo

Le silo qui contient l'installation "No Comment" de François Jacques. swissinfo.ch

L’originalité de Môtiers réside aussi dans l’implication des habitants dans les projets artistiques.

Leur collaboration est en effet indispensable pour monter l’exposition.

Les artistes invités à Môtiers 2003 ne sont pas payés. Ils sont par contre nourris et logés pendant un mois. Et les frais de réalisation des œuvres sont pris en charge.

Du fait de leur séjour prolongé, des liens forts se nouent avec une population pas forcément familière avec l’art contemporain.

Et puis, la plupart des œuvres s’inscrivent dans un décor bien réel. Celle-ci utilise un silo (l’œuvre de François Jacques autour de laquelle deux paysans qui ne se parlaient plus depuis 15 ans se sont réconciliés), celle-là un bout de champs ou une façade de maison.

Il y a donc forcément négociation. Les artistes doivent expliquer leur démarche. Au final, selon le maire Christian Mermet, les habitants s’approprient complètement les œuvres, vont jusqu’à les défendre face aux visiteurs.

De par sa liberté de ton, l’exposition en plein air a même suscité des vocations artistiques chez les autochtones. Certains Môtiersans n’ont pas hésité à enrichir le parcours d’œuvres «off».

Bénévolat essentiel

L’implication des villageois est aussi essentielle tout au long de l’exposition. Ils assurent notamment la tenue de la caisse en se relayant au cours des trois mois.

«Dans le Val-de-Travaers, beaucoup d’événements peuvent avoir lieu grâce au bénévolat, constate Christian Mermet, qui s’occupe aussi du Centre culturel de la vallée. On a d’ailleurs comptabilisé ces heures de travail non rémunérées dans le budget , qui tourne autour de 800’000 francs».

Sans eux, l’exposition ne pourrait tout simplement pas être montée. C’est qu’il faut souvent l’aide d’un paysan pour monter une sculpture avec une grue ou tout simplement donner une manche de veston à Jacqueline Benz pour son installation «Un bras à l’air»…

Ce qui a d’ailleurs laissé perplexe le boucher du village, qui ne savait s’il devait prêter une manche propre ou souillée!

swissinfo, Anne Rubin

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