2004, un grand cru pour les banques suisses
L’année dernière, les banques suisses ont dégagé un bénéfice de 15,6 milliards de francs, soit une hausse de plus de 20% par rapport à 2003.
La Banque nationale suisse (BNS) indique également que le nombre d’emplois dans ce secteur a augmenté. Une première depuis 2001.
Sur les 338 établissements pris en compte par la BNS, 316 ont pu dégager un bénéfice, tandis que 22 ont subi une perte. Le total des pertes de ces derniers a grimpé de 7,5 % à 116,4 millions, selon les statistiques publiées jeudi.
La banque centrale helvétique explique ces bons résultats par la sensible diminution des correctifs de valeur et des amortissements. Ce phénomène a concerné presque toutes les banques, en particulier les grandes.
Bénéfices opérationnels
Contrairement à 2003, la croissance s’est aussi manifestée sur le plan opérationnel. Le total des bénéfices bruts a augmenté de 8 % à 23,1 milliards de francs. La hausse provient surtout des opérations de commissions, dont le produit a progressé dans presque tous les types de banques (+ 9,9 %).
En revanche, le résultat des opérations portant intérêts a reculé de 4,2 %. Cette baisse a concerné surtout les grandes banques et banques d’affaires.
Le bond des revenus tirés des opérations de négoce (+ 68,3 %) est principalement l’oeuvre d’une grande banque. Sans celle-ci, les gains en la matière auraient même légèrement reculé.
Plus de postes à l’étranger
Du côté des dépenses, les charges de personnel ont augmenté de 6,1 %. Pourtant, le nombre d’employés n’a progressé que de 2,4 % à 115 628 postes à plein temps. Ce sont les filiales à l’étranger qui en ont profité (+ 19,5 %), tandis que l’emploi en Suisse a stagné. Les autres charges d’exploitation ont gonflé de 4,1 %, après deux années de recul.
La somme des bilans de toutes les banques a grimpé de 11,3 % à 2491 milliards de francs. Du fait du niveau toujours bas des taux d’intérêt, les créances hypothécaires ont encore progressé (+ 3,9 %). Les autres créances sur la clientèle ont aussi sérieusement augmenté (+ 12 %), mais principalement grâce aux opérations avec l’étranger.
En effet, les créances sur la clientèle suisse ont reculé de 3 %. Quant aux créances résultant d’opérations interbancaires, elles ont enregistré une hausse de 13,3 %. La valeur des portefeuilles de titres destinés au négoce a, lui, grimpé de 23,3 %.
Essor des dépôts à terme
En outre, les dépôts à terme ont attiré davantage de fonds que les dépôts d’épargne en 2004, après plusieurs années de tendance inverse.
Enfin du côté des actions, la hausse des cours a engendré un accroissement de la valeur des titres que la clientèle a en dépôt dans les banques en Suisse. Le montant a crû de 7,7 % à 3546 milliards de francs. Sur le total des titres en dépôt, 50,4 % étaient détenus par des investisseurs institutionnels, 39 % par des particuliers et 10,6 % par des entreprises.
swissinfo avec les agences
En 2004:
Bénéfice:15’607 millions
Bénéfice brut:
23’100 millions
Somme des bilans:
2’491 milliards
Dépôts des titres:
3’456 milliards
Opérations fiduciaires:
315 milliards
Nombre d’établissements:338
Effectif du personnel:115’628
Le système bancaire suisse compte deux grands groupes : le Credit Suisse Group et UBS. Elles se partagent plus de 50% du total des bilans.
La Suisse dispose aussi de 24 banques cantonnales semi-étatisées. Elles ont pour mandat de promouvoir les écomomies des cantons suisses.
La place financière helvétique compte également des banques régionales, des caisses d’épargne, des banques privées et des banques étrangères.
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