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La Suisse aura son mot à dire sur la politique internationale des drogues

Champ de pavot au Mexique. De cette fleur, on extrait l'opium, qui peut ensuite être raffiné pour en faire de la morphine ou de l'héroïne. Keystone

Dès janvier 2018, la Suisse siègera à nouveau pour quatre ans dans la principale entité de l’ONU intervenant dans le domaine de la politique des drogues. La Suisse, qui depuis plus d’un quart de siècle pratique et soutient une politique basée sur la santé et les droits de l’homme a déjà été plusieurs fois membre de cette Commission.

Créée en 1946 par le Conseil économique et social des Nations Unies, la Commission des stupéfiants (CNDLien externe) est l’entité centrale de l’ONU chargée de l’élaboration de la politique internationale en matière de drogues. Elle formule des recommandations en matière de politiques antidrogues à l’intention des États membres de l’ONU, gère les programmes antidrogues de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDCLien externe) et décide du contrôle et de la classification des stupéfiants, des substances psychotropes et des précurseurs, soit des substances chimiques dont l’utilisation est licite mais qui peuvent être détournées pour produire des substances illicites.

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«Par cette élection, la Suisse renforce sa présence dans une importante entité internationale, ce qui lui permet de contribuer activement à dessiner les évolutions futures dans ce domaine», écrit le gouvernement dans son communiqué. Avec sa politique dite des quatre piliersLien externe, la Suisse fait figure depuis 25 ans de modèle sur la scène internationale en ce qui concerne la politique des drogues.

Le concept introduit en 1991 a d’abord été largement contesté, avant d’être copié par de nombreux pays. Cette politique pragmatique est en grande partie la conséquence de la situation des années 80 et 90, quand les images insoutenables des scènes ouvertes de la drogue, à Zurich notamment, avaient fait le tour du monde. Dès 1994, la Suisse a été un des premiers pays au monde à tester la distribution contrôlée d’héroïne aux personnes dépendantes.

Les quatre piliers

Prévention: Le public est sensibilisé au travers de l’éducation, de conseils et de programmes nationaux de prévention. Objectif: faire diminuer la consommation de drogue et éviter que de nouvelles personnes ne commencent à se droguer.

Thérapie: Les personnes dépendantes reçoivent des soins médicaux et psychologiques. La prescription médicale et contrôlée d’héroïne en fait partie. De cette manière, leur intégration dans le monde du travail et la société peut être améliorée.

Réduction des risques: Les cantons doivent mettre à disposition les infrastructures nécessaires ou soutenir des institutions privées afin de réduire les conséquences sanitaires et sociales de la consommation de drogue.

Contrôle et répression: Les conséquences négatives de la consommation de drogue pour la société doivent être réduites avec les mesures nécessaires pour faire respecter l’interdiction des drogues illicites.

(Traduction de l’allemand: Marc-André Miserez)

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