Education: la Suisse pourrait faire mieux
En matière d'éducation et de formation, la Suisse dépasse souvent la moyenne européenne mais ne figure que rarement dans le peloton de tête.
Ces résultats sont les conclusions d’une étude publiée mercredi par l’Office fédéral de la statistique comparant les résultats suisses aux objectifs de l’Union européenne (UE).
La Suisse peut en particulier se vanter de connaître un faible taux de décrochage scolaire. Avec 8,1 % de jeunes de 20 à 24 ans qui quittent l’école sans entamer une formation post-obligatoire, elle dépasse l’objectif européen fixé à 10 % d’ici 2010. Mais elle n’atteint pas le podium, occupé par la Pologne (5,7 %), la République Tchèque (6,1 %) et la Slovaquie (7,1 %).
En moyenne, dans l’UE, près de 16 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans ne possédaient en 2004 pas de formation post-obligatoire et ne suivaient aucune activité éducative.
Diplôme secondaire
La situation helvétique est un peu moins rose pour ce qui est du taux d’achèvement des études du degré secondaire post-obligatoire parmi les jeunes de 20 à 24 ans. Avec 83%, la Suisse n’atteint pas la barre de 85% fixée dans la stratégie de Lisbonne.
Elle dépasse certes la moyenne de 76,4 % enregistrée parmi les 25, mais se situe derrière la Slovaquie (91,3 %), la République Tchèque (90,9%) et la Slovénie (89,7%). En outre, la stabilité du taux de réussite depuis 1996 ne permet pas d’affirmer que la Suisse parviendra à atteindre l’objectif de l’UE d’ici 2010, selon l’OFS.
Lecture médiocre
En matière de lecture, la Suisse a encore bien davantage à faire pour parvenir parmi les meilleurs. Comme l’a montré l’étude PISA en 2003, 16,7 % des jeunes de 15 ans n’atteignent pas le niveau minimum de compétences de lecture. A titre de comparaison, ce taux est de 5,7 % en Finlande, 11 % en Irlande et 11,5 % dans les Pays-Bas.
La stratégie de Lisbonne vise à réduire le pourcentage de jeunes ne sachant pas bien lire à un maximum de 15,5 % en 2010. Pour nombre de pays de l’UE, la partie n’est pas gagnée. En moyenne, 19,8 % des jeunes européens ne disposaient pas des compétences minimales de lecture en 2003.
Bastions masculins
La position helvétique est spécialement mauvaise en ce qui concerne la participation des femmes aux études techniques et scientifiques. Avec moins de 15 % de diplômées dans ces filières, la Suisse occupe la dernière place du classement. En Europe, la part féminine dépasse 30 %.
Enfin, la dernière réussite helvétique est tempérée par l’OFS. La Suisse fait figure de bon élève en matière de formation continue: en 2004, un peu plus d’un adulte sur cinq en a bénéficié. L’objectif européen d’au moins 12,5 % est largement dépassé.
Ce constat engageant masque pourtant une réalité, avertissent les auteurs de l’étude. En Suisse, ce sont surtout les mieux qualifiés qui continuent à se former et non les autres.
swissinfo et les agences
En 2004, 8,1% de Suisses de 20 à 24 ans quittent l’école sans faire une formation post-obligatoire, contre 10% visés par l’UE d’ici 2010.
16% des jeunes européens n’avaient pas de formation post-obligatoire et ne suivaient aucune activité éducative.
83% des 20-24 ans ont achevé des études secondaires post-obligatoires alors que la barre est fixée à 85% dans la stratégie de Lisbonne.
Moins de 15% de femmes étudient dans les branches techniques et scientifiques, alors qu’elles sont 30% en Europe.
Education et formation 2010 est la stratégie élaborée à Lisbonne en 2000 par l’UE avec 5 objectifs pour améliorer l’éducation d’ici 2010:
1. parvenir à un taux moyen de 10% de jeunes quittant prématurément l’école;
2. augmenter de 15% le nombre de diplômés en sciences et technologie et diminuer le déséquilibre hommes-femmes;
3. au moins 85% des jeunes de 22 ans doivent avoir achevé l’enseignement secondaire supérieur;
4. le pourcentage de jeunes de 15 ans ayant de mauvais résultats en lecture doit diminuer d’au moins 20% par rapport à 2000;
5. au moins 12,5% de la population active de 25 à 64 ans doit avoir accès à une formation continue.
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