Caisses maladie: qui vit sainement devrait payer moins
Selon un sondage, deux tiers des Suisses sont favorables à l'introduction d'un système de gratification pour qui ne fume pas, fait du sport et se nourrit bien.
En revanche, les sondés sont partagés sur l’idée d’introduire une assurance maladie unique: 44% préfèrent le système actuel alors que 38% veut un changement.
Publié jeudi, le sondage 2006 de santésuisse montre que plusieurs réformes visant à réduire les coûts de l’assurance maladie sont plébiscitées. Parmi elles, le système contesté de bonus/malus.
Ainsi, les personnes qui ne fument pas, exercent une activité physique et mangent sainement devraient payer des primes plus basses, estime 65% des sondés.
Pour santésuisse, cela veut dire que les gens mettant leur santé en péril devraient à l’inverse passer davantage à la caisse.
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Santé suisse
Autres pistes
D’autres pistes destinées à faire baisser les coûts reçoivent également le soutien des personnes interrogées. Ainsi, l’idée que «l’assurance-maladie doive financer les traitements à l’étranger si les mêmes prestations peuvent y être fournies à des coûts moindres» recueille 74% d’avis favorables.
L’uniformisation au niveau suisse du financement des hôpitaux publics et privés qui se ferait au moyen de forfaits liés aux prestations reçoit quasiment le même soutien (70%).
Près de deux tiers des sondés (64%) pense aussi que les coûts des soins aux personnes âgées devraient être répartis sur plusieurs agents payeurs, à savoir l’assurance-maladie, les pouvoirs publics et les patients.
Ils sont en revanche une minorité (48%) à vouloir que seules les prestations indiquées du point de vue médical soient remboursées dans l’assurance de base.
Le système actuel privilégié
Concernant la forme que doit avoir l’assurance maladie, 44% des sondés soutiennent la formule actuelle, à savoir un système où les gens ont l’obligation de s’assurer mais la liberté de souscrire cette assurance auprès d’un assureur privé de leur choix.
Ils sont quand même 38% à préférer l’idée d’une caisse unique gérée par les pouvoirs publics, les fournisseurs de prestations et les associations d’intéressés.
Le sondage de santésuisse confirme enfin l’attachement de la population aux médecines complémentaires. Plus de trois sondés sur quatre (78%) estiment que la Confédération et les cantons doivent pourvoir à la prise en charge complète de ces thérapies, comme le demande l’initiative populaire «oui aux médecines complémentaires».
swissinfo et les agences
En 2003, les coûts de la santé ont dépassé 49 milliards de francs, soit 6736 francs par habitant.
Ce total représente 11,5% du produit intérieur brut de la Suisse.
Seuls les Etats-Unis connaissent une charge plus lourde (14,6% du PIB).
On estime que 4% des coûts sont imputables au tabagisme, 3% à l’obésité et 5% à l’alcoolisme.
Le sondage présenté par santésuisse a été réalisé à fin juin par l’Institut d’études DemoSCOPE.
1205 personnes âgées de 15 à 74 ans ont été interrogées dans tout le pays.
Il s’agit du quatrième «sondage sur la santé» effectué depuis 2003 pour le compte de l’organe faîtier des assureurs maladie (santésuisse).
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