Chocolat amer
Selon la Cnuced, les pays exportateurs de matières premières comme le cacao sont enfermés dans le piège de la pauvreté.
Dans son rapport annuel, l’agence de l’ONU met en cause certaines taxes maintenues par la Suisse et les autres pays industrialisés.
La Cnuced (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement) estime que ces droits de douane empêchent les pays exportateurs de matières premières de développer une industrie de transformation de ces produits de base.
Les pays producteurs de café, de cacao, de thé et de coton auraient pu sortir de la pauvreté sans le protectionnisme des marchés européens et nord-américains, estime encore la Cnuced.
Mesures protectionnistes
De fait, la Suisse comme les autres pays industrialisés imposent des droits de douane qui augmentent en fonction du degré de transformation du produit. Une manière de protéger leur propre industrie.
La Suisse et la Belgique sont en effet de grands exportateurs de chocolat. L’Allemagne et l’Italie produisent, eux de grandes quantités de café. La Grande Bretagne, elle, est réputée pour son thé.
Pour autant, la Suisse n’est pas fermée par principe à l’abaissement de ces barrières tarifaires. Une possibilité négociable dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
«Mais sans consensus entre les pays qui ont une industrie de transformation, il est impossible à la Suisse de faire des gestes», souligne Luzius Wasescha.
Pour le délégué du gouvernement suisse aux accords commerciaux «cela reviendrait à abandonner notre industrie au profit de ses concurrents».
«Si la Suisse toute seule diminuait ses taxes d’importation sur le café soluble, poursuit Luzius Wasescha, sa production dans ce secteur irait s’implanter dans l’Union européenne. Et cela sans que les pays producteurs en profitent».
Pas de taxe pour les pays pauvres
Luzius Wasescha rappelle également que la Suisse a supprimé les droits de douane pour les importations de pays pauvres.
«Le problème est ailleurs, conclut ce familier des négociations commerciales, il réside dans la concurrence entre des pays émergents comme le Brésil et les pays industrialisés. Et là évidemment, la Suisse n’est pas prête à faire des concessions sans rien obtenir en retour».
swissinfo/Frédéric Burnand
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.