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Fin des vaches grasses pour les banques genevoises

Après une année 2001 en demi-teinte, de nombreux établissements financiers genevois ont gelé les embauches pour l'an prochain.

La chute de 20% des marchés boursiers mondiaux observée cette année va laisser des traces au sein des établissements bancaires du bout du lac Léman. Pour l’instant, la place financière genevoise s’en tire relativement bien puisqu’en 2001, près de 700 nouveaux postes de travail ont été crées, contre 1100 en l’an dernier et 500 en 1999.

«Malgré les attaques massives de l’étranger, notamment contre le secret bancaire, des établissements importants comme la Deutsche Bank, Sarasin ou la Banque cantonale de Bâle se sont installés dans notre canton», précise Jacques Rossier, président de la Fondation Genève Place Financière et associé à la banque Darier Hentsch.

Gel des nouveaux emplois

La cité de Calvin est le principal centre mondial pour la gestion de patrimoine. Ses banques gèrent 40% de la fortune privée suisse et plus de 20% des sièges bancaires helvétiques sont basés à Genève.

Mais le futur s’annonce nettement moins rose. «Des nuages se profilent à l’horizon et de nombreuses banques ont décrété un gel des engagements car pour l’instant nous naviguons à vue dans le brouillard», ajoute Jacques Rossier, qui reste toutefois «modérément optimiste» pour l’an prochain.

«En 2001, les banques de gestion de fortune qui publient des résultats ont vu leur bénéfice chuter entre 25 et 50%», précise Yvan Pictet, associé à la banque privée Pictet & Cie. Une évolution qui «nous ramène aux niveaux enregistrés en 1998-99».

Les bonus de fin d’année pour les employés vont s’en ressentir ce qui risque de freiner les dépenses de consommation et donc l’économie locale en général. Sans oublier la baisse des rentrées fiscales qui en découleront.

Les budgets 2002 des banques sont très prudents. Les nouveaux investissements informatiques et les projets immobiliers seront fortement réduits. La maîtrise des coûts est devenue la préoccupation majeure du monde de la finance.

Genève pourrait profiter des attentats

Mais cette fin des vaches grasses doit aussi être relativisée par le fait que 2000 a été une année exceptionnellement bonne. La place genevoise demeure très solide et le futur dépendra surtout de l’évolution de la Bourse.

Suites aux attentats du 11 septembre, les banques genevoises pourraient profiter d’un afflux de fonds venant de clients attirés par la sécurité des coffres helvétiques. «Il est trop tôt pour en juger, révèle Yvan Pictet. Mais nous avons eu quelques gros transferts de dépôt provenant d’Américains à la recherche d’une gestion plutôt conservatrice.»

Luigino Canal

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