La Poste n’est pas Swissair, et pourtant…
Pour Ulrich Gygi, patron de la Poste, tout est question de mentalité. Les programmes d'économie se heurtent à un obstacle majeur: personne n'arrive à imaginer la disparition du Géant jaune.
Il a confié son souci samedi à la Mittelland Zeitung.
«Nous allons au-devant de graves difficultés si nous nous persistons à ignorer les facteurs économiques», a déclaré samedi Ulrich Gygi dans les colonnes du quotidien bernois.
Il compare La Poste et Swissair: «personne n’aurait pu croire que Swissair pouvait disparaître du paysage». Et bien, il en est de même pour la Poste.
La Poste et Swissair
M. Gygi apporte toutefois quelques nuances. La Poste ne s’est pas fourvoyée dans sa stratégie et son effondrement ne serait pas aussi rapide que celui de la compagnie aérienne, estime-t-il.
Mais le constat de M. Gygi est cependant très net: «Le mouvement de libéralisation du marché est plus fort en Suisse que nulle part ailleurs.» La Poste doit réagir aux modifications du marché car elle ressent également la pression de la concurrence.»
C’est le marché qui force à réduire les coûts dans le domaine du courrier. Sans économies, la poste helvétique perdra ses clients commerciaux. «Ils assurent 80 % de notre chiffre d’affaires. Ce segment très exigeant du marché n’hésite pas à opter pour la concurrence s’il n’est pas satisfait. Ce phénomène touche à présent aussi le courrier.»
Répartition régionale des emplois
La solution avec deux axes est-ouest et nord-sud est trop chère. La solution de centres secondaires serait en revanche «praticable» pour M. Gygi. Il s’agit à présent de voir comment répartir les emplois dans les régions.
Les hausses de tarif ne sont pas une recette miracle pour endiguer à long terme les déficits de La Poste, poursuit Ulrich Gygi. Elles sont, de plus, difficiles à introduire en raison de la concurrence sur le marché.
Actuellement, seul le courrier est en cause. Une augmentation de prix pour 2004 sera proposée à la Confédération pour les courriers A et B.
Les gains de La Poste ne devraient pas baisser cette année. Son patron compte bien pouvoir tenir le budget. «L’an dernier, nous tablions sur un bénéfice de 194 millions de francs: l’exercice 2002 devrait être légèrement en dessous de ces prévisions.
swissinfo avec les agences
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