La potion du docteur Joseph Deiss
Le ministre de l'Economie veut injecter 17 milliards de francs sur quatre ans dans l'innovation pour que la Suisse renoue avec la croissance.
Un remède nécessaire au moment où l’institut conjoncturel bâlois BAK revoit ses prévisions à la baisse et où la BNS parle de stagnation voire de récession.
«Pour renouer avec la croissance, affirme Joseph Deiss, l’économie suisse doit convertir plus rapidement les bonnes idées en produits et en services, et les commercialiser de manière efficace.»
Certes, la Suisse figure encore parmi les nations les plus innovatrices d’Europe. Mais elle ne cesse de perdre du terrain sur ses voisins.
Les quatre priorités de Joseph Deiss
Pour conjurer le sort, le ministre de l’Economie s’est fixé des priorités. La première vise à soutenir la formation professionnelle, les Hautes Ecoles Spécialisées (HES), la recherche appliquée et le développement.
A cet effet, l’Etat prévoit d’investir 17 milliards de francs au cours des quatre prochaines années.
En matière de recherche et de formation, par rapport à ce qui se fait dans les autres pays européens, les investissements stagnent depuis quelques années.
La deuxième priorité de Joseph Deiss, c’est de renforcer le soutien à la création d’entreprises. Il s’agit, en l’occurrence, de susciter, le plus tôt possible, des vocations d’entrepreneur chez les jeunes.
Concrètement, dès 2004, des offres de formation spécifiques seront proposées dans les universités et les écoles polytechniques pour leur donner les moyens de leurs ambitions.
Par ailleurs, le ministre de l’Economie va s’efforcer de rapprocher les milieux de l’économie, de la formation et de la recherche, notamment en améliorant leur collaboration.
Enfin, Joseph Deiss souhaite créer des instruments qui permettront d’évaluer et de comparer les performances de la Suisse avec celles d’autres pays en matière d’innovation.
Il s’agit, en l’occurrence, de pouvoir tirer des enseignements des expériences faites par les autres.
Les prévisions restent sombres
Officiellement, ce plan devrait contribuer à revitaliser une économie helvétique dont les perspectives demeurent plutôt sombres.
Pour 2003, le président de la direction de la Banque nationale suisse (BNS) table sur une stagnation de l’activité économique. Pour Jean-Pierre Roth, un redémarrage n’interviendra pas avant 2004.
Pour autant, lorsqu’il parle de croissance du Produit intérieur brut (PIB), le patron de la BNS ne se risque pas à formuler des chiffres précis.
De son côté, dans sa dernière prévision, l’institut conjoncturel bâlois BAK parle d’une croissance de 0,3% en 2003 et de 1,5% en 2004.
Une chose est sûre: le BAK a revu ses prévisions à la baisse. En effet, au mois d’avril, il tablait sur une croissance de 1% pour cette année et de 2,1% pour l’année prochaine.
Quant au Secrétariat d’Etat à l’économie (seco), il annonçait récemment une stagnation, voire une récession pour 2003.
Se déclarant «prudemment optimiste», le seco ajoutait que l’embellie dépendrait essentiellement de l’évolution à l’étranger.
swissinfo et les agences
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