La Suisse doit aider les parents qui travaillent
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) demande à la Suisse de faire en sorte que ses citoyens puissent mieux concilier vie professionnelle et vie de famille.
Pour y arriver, l’OCDE préconise notamment des changements au niveau de l’école, des crèches et du temps de travail.
Le Président de la Confédération Joseph Deiss et le ministre de l’intérieur Pascal Couchepin ont profité de la parution de l’étude de l’OCDE sur la conciliation de la vie professionnelle et familiale pour souligner la nécessité d’améliorer la situation dans ce domaine en Suisse.
Pour Joseph Deiss, les mesures prises à l’heure actuelle pour venir en aide aux parents qui travaillent ne sont pas coordonnées.
«Du fait de la dispersion des pouvoirs, les choses se font de manière trop lente», a également regretté le président de la Confédération.
Deux obstacles principaux
Au vu les enjeux économiques et sociaux, il devient donc nécessaire de chercher des solutions aux blocages, notamment politiques, qui freinent l’action. Et cela depuis trop longtemps.
La mise sur pied d’une véritable politique permettant de concilier travail et famille se heurte à deux obstacles principaux: le nombre des domaines concernés et l’éclatement des compétences. A cela s’ajoute la mauvaise situation des caisses publiques.
Le ministre de l’économie et celui des affaires sociales espèrent que les travaux de l’OCDE stimuleront la discussion. Selon eux, il s’agit en particulier de se mettre d’accord sur le rôle de chacun des acteurs impliqués (parents, partenaires sociaux, collectivités publiques, associations).
Un catalogue de sept recommandations
Pour aider la Suisse dans sa réflexion, l’OCDE a établi un catalogue de sept recommandations permettant de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.
Ces propositions vont d’une hausse des dépenses publiques pour l’accueil parascolaire des enfants à des conditions de travail dans les entreprises plus favorable aux familles.
L’OCDE suggère notamment d’instaurer un droit au travail à temps partiel, limité dans le temps, pour les parents d’enfants en très bas âge. Ils devraient ensuite pouvoir reprendre sans problème un emploi à plein temps.
L’étude fait remarquer que le système fiscal et d’aide sociale ne doivent pas dissuader financièrement les parents de travailler davantage.
Elle émet encore d’autres recommandations comme l’imposition individuelle des époux et le développement des structures scolaires couvrant l’ensemble de la journée, des thèmes actuellement en discussion en Suisse.
L’organisation défend aussi un régime d’assurance maternité allant dans le sens de celui qui a été accepté par le peuple le 26 septembre. Elle fait remarquer
Au chapitre des prestations complémentaires pour les familles, également sur la table, l’OCDE appelle à éviter de compromettre les incitations financières à travailler, par exemple en subordonnant une partie de la prestation accordée à l’exercice d’un emploi.
Ce soutien devrait en outre être lié à l’utilisation des services de garde d’enfants.
swissinfo avec les agences
En Suisse :
85% des hommes travaillent à plein temps
72% des femmes travaillent (dont 45% à temps partiel)
75% des femmes ayant des enfants travaillent à temps partiel
Dans 60% des cas (chiffres 2000) les deux époux travaillent
500’000 à un million de francs : c’est ce que coûte en moyenne un enfant à ses parents de sa naissance à la fin de sa formation.
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