Des perspectives suisses en 10 langues

Le Credit Suisse s’éjecte de la Bourse de Tokyo

Keystone

Le titre du Credit Suisse ne suscite presque aucun intérêt chez les investisseurs japonais.

La banque suisse va retirer, le 29 novembre, son titre de la Bourse. Une décision sans conséquences sur les autres entreprises helvétiques cotées à Tokyo.

Les autorités de la Bourse de Tokyo confirment, mercredi, la décision de la banque suisse de radier son titre du registre des valeurs des plus grandes multinationales étrangères.

Un douloureux échec

Pour la banque suisse, il s’agit d’un échec. «D’autant plus douloureux qu’elle est affaiblie, en ce moment, au niveau de son groupe», observe un analyste de la maison de titres Daiwa Securities à Tokyo.

Cela dit, précise encore cet analyste, «la décision du Credit Suisse ne devrait pas avoir de conséquences sur les autres grandes entreprises helvétiques toujours cotées à la Bourse de Tokyo ou qui envisagent de le faire».

Selon le journal Nikkei, depuis le début de cette année, à peine 136 titres du Credit Suisse sont échangés, en moyenne, chaque jour.

Ce nombre minuscule a conduit la banque suisse à la conclusion qu’une cotation de son titre à Tokyo avait perdu «toute signification».

«Le volume des transactions est trop faible. Il ne justifie plus une cotation», déclare un analyste bancaire de la maison de titres Nomura à Tokyo.

En 1989, le Credit Suisse avait décidé de faire son entrée à la Bourse de Tokyo pour apporter la preuve aux investisseurs japonais de son engagement à long terme sur le marché japonais.

C’était un an avant l’implosion de la bulle spéculative financière nippone. Depuis lors, l’indice Nikkei a perdu 74% de sa valeur et n’a jamais retrouvé le niveau qui était le sien à son plus haut il y a douze ans.

L’Américain Philipp Morris?

«Les investisseurs japonais sont peu portés à acheter le titre d’une banque suisse qui a été condamnée par un tribunal de Tokyo pour entrave à l’enquête de la justice japonaise au sujet de transferts à l’étranger de mauvaises dettes d’entreprises japonaises», déclare un analyste bancaire de la maison de titres Nomura à Tokyo.

L’image du groupe financier suisse au Japon souffre toujours des démêlés de sa banque d’affaires Credit Suisse First Boston avec les autorités financières japonaises à la fin des années 90.

Mais la Bourse de Tokyo reste aussi comateuse. Et a incité d’autres grandes multinationales étrangères comme Volvo de suivre l’exemple du Credit Suisse.

L’Américain Philipp Morris est sur le point d’annoncer également son retrait.

swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo

Les plus appréciés

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision