Le zèle écolo de Nestlé au Brésil
La multinationale helvétique n’utilisera plus de soja transgénique dans ses produits alimentaires au Brésil. Une façon de soigner son image écolo auprès des consommateurs.
Cette décision, saluée par Greenpeace, prend à contre-pied Brasília, qui vient de légaliser le soja transgénique.
Nestlé réitère une nouvelle fois une position déjà formukée. Elle n’utilise pas d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans ses produits alimentaires vendus au Brésil. La filiale de la multinationale helvétique l’a écrit aux activistes de Greenpeace qui mènent une croisade contre les OGM.
Dans une lettre signée par le gérant des Affaires publiques et des normes alimentaires de la filiale locale, Pedro Simão, Nestlé assure que ses produits ne contiennent pas de dérivés d’OGM et que des moyens de contrôle effectif ont déjà été mis en place.
Des organes de certification
Des garanties sont ainsi exigées de la part de ses fournisseurs (et de leurs propres fournisseurs – producteurs de soja et de maïs), et vérifiées au besoin par des organes de certification, comme la Société Générale de Surveillance.
Satisfaite, Greepeace s’est empressée de relayer le message. «Ce document démontre le respect de Nestlé envers la volonté du consommateur», affirme Tatiana Carvalho, responsable de la campagne de génie génétique de l’ONG écologiste à São Paulo.
Elle s’appuie notamment sur un sondage mettant en évidence que 70% des consommateurs brésiliens préfèrent des aliments ne contenant pas d’ingrédients transgéniques.
Greenpeace s’engage à retirer Nestlé de sa «liste rouge», qui recense les entreprises qui vendent des produits contenant des OGM.
L’organisation écologiste pourrait même l’inclure dans sa «liste verte», celle des sociétés écologiquement correctes.
Une révolution culturelle
Pour Nestlé, qui utilise des OGM un peu partout dans le monde à l’exception de l’Europe, il s’agit d’un singulier retournement de situation.
L’initiative est d’autant plus audacieuse qu’elle intervient juste après le feu vert du gouvernement brésilien au soja transgénique.
En effet, après une vive polémique, les agriculteurs ont obtenu, la semaine dernière, le droit de planter des graines de soja transgénique et de vendre leur production jusqu’à la fin de l’année prochaine, sous certaines conditions.
Mais Nestlé affirme qu’«en termes juridiques, le sujet n’a pas encore été épuisé», puisque le décret-loi a fait l’objet d’un recours devant la Cour Suprême. Un projet de loi sur les OGM doit encore être envoyé et discuté au Congrès.
swissinfo, Thierry Ogier, São Paulo
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