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Les consommateurs restent sensibles aux prix

Rudolf Strahm se dit fier d'avoir contribué à faire de l'îlot de cherté helvétique un thème politique. Keystone

Malgré la haute conjoncture et un pouvoir d'achat élevé, le surveillant des prix a reçu 1312 plaintes venant de la population l'an dernier. Au final, une économie de 290 millions de francs.

Sur la question particulière du prix des médicaments, Rudolf Strahm considère que la politique du ministre de la santé Couchepin a échoué.

Environ 290 millions: telle est la somme que Monsieur Prix affirme avoir permis aux Suisses d’économiser l’an dernier. Mais il reste du pain sur la planche…

Rudolf Strahm annonce d’ailleurs qu’il continuera son combat d’ici à son départ en retraite entre fin mai et fin août. Quant à sa succession, elle reste ouverte. Le gouvernement n’a pas encore tranché.

L’an dernier, Monsieur Prix a donc reçu 1312 plaintes de la part de la population, contre 1364 un an plus tôt. Une bonne partie des cas traités (264) étaient liés aux prix administrés. Notamment dans le domaine des taxes hospitalières, des tarifs d’électricité, ainsi que des taxes sur l’eau ou les ordures.

La santé n’a pas fini d’occuper le Surveillant des prix. Les mesures prises en 2005 ont certes permis une stabilisation des prix des médicaments l’année suivante. Mais la facture a de nouveau pris l’ascenseur en 2007, avec des coûts supplémentaires évalués à 300 millions de francs.

En cause: la tendance de l’industrie à remplacer d’anciennes préparations par de soi-disant nouvelles, plus chères. Or ces 300 millions représentent 3000 postes d’infirmières, un secteur où on ne cesse de serrer la vis, s’emporte Rudolf Strahm.

Le lobby phamaceutique plus écouté

«Cette politique a échoué», martèle l’ancien député socialiste. Il enfonce même le clou et déclare avoir toujours eu le sentiment, dans son habit de Monsieur Prix, que les services du ministre de la santé Pascal Couchepin étaient plus enclins à prêter l’oreille au lobby pharmaceutique qu’à lui-même.

Concernant les marges dans la distribution des médicaments, Rudolf Strahm demande une révision totale du système. Il a du reste livré à la Confédération un nouveau modèle intégrant l’ensemble des canaux. Un modèle qui offre une plus grande marge de manoeuvre aux caisses maladie.

Avant sa retraite, le surveillant des prix entend encore passer au crible les prix des implants (prothèse de hanche ou de genoux, pacemaker etc.). «Un marché en pleine croissance», selon lui. Les résultats de l’enquête sont attendus prochainement.

Les taxes hospitalières font également partie de ses priorités. Le nouveau financement des hôpitaux décidé par le Parlement nécessitera une adaptation de la méthode d’analyse.

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Monsieur Prix

Ce contenu a été publié sur Le Surveillant des prix – ou Monsieur Prix – veille à ce que les cartels et les entreprises puissantes ne profitent pas de leur position dominante pour imposer ou maintenir des prix abusifs. Monsieur Prix recherche d’abord une solution à l’amiable. En cas d’échec, il peut imposer une baisse de prix ou une réduction de…

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Craintes pour la phase transitoire

Autre source d’inquiétude, l’électricité. Les prix dans ce secteur relèvent depuis le début 2008 de la commission fédérale ad hoc. Mais l’ouverture du marché ne sera effective qu’à la fin de l’année. Rudolf Strahm craint que les entreprises d’électricité n’augmentent leurs tarifs durant la phase transitoire, d’autant qu’aucune sanction n’est possible.

Au chapitre des télécommunications, des recommandations sont prévues en ce qui concerne notamment les prix de l’accès à la boucle locale, de l’interconnexion du réseau fixe ou de l’accès aux canalisations de câbles de Swisscom.

Autre question qui suscite le débat sur le plan politique, la situation bénéficiaire de La Poste a motivé une analyse des prix dans le secteur logistique l’an dernier.

Au moment de présenter son dernier rapport annuel, Rudolf Strahm se dit fier d’avoir contribué à faire de l’îlot de cherté helvétique un thème politique.

Mais, alors que le problème est urgent, les résistances de l’économie face à une vraie concurrence à l’importation demeurent et des projets comme le Cassis de Dijon sont bloqués, déplore-t-il.

Pour rappel, l’introduction du principe du Cassis de Dijon permettrait d’importer des marchandises de l’Union européenne sans les adapter aux normes suisses qui freinent les importations, faussent la concurrence et augmentent les coûts de production et donc le prix des produits.

swissinfo et les agences

Part des médicaments dans les dépenses de santé (2005):

Suisse: 10,4%

Etats Unis: 12,4%

Allemagne: 15,2%

France: 16,4%

Italie: 20,1%

Le minimum se trouve en Norvège avec 9,1%.

Le maximum en République de Slovaquie avec 31,9%

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