Les nantis aident les oubliés de la globalisation
Financée par la Suisse depuis 1998, l'Agence de coopération et d'information pour le commerce international devient intergouvernementale.
Six autres pays la financeront pour aider les pays les moins avancés à mieux négocier au sein de l’OMC.
C’est donc une belle réussite pour la Suisse au plan international. Créée en 1998, à l’initiative du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), l’Agence de coopération et d’information pour le commerce international (ACICI) prend du poids.
Lundi à Genève, l’ACICI est en effet devenue une véritable organisation intergouvernementale. Ce changement de statut avait été décidé en 2001 à Doha. Jusqu’ici, la Confédération assumait seule le financement de cette agence. Désormais, d’autres pays pourront également lui octroyer des fonds.
Mieux profiter du système commercial multilatéral
L’ACICI a pour but de fournir aux pays pauvres une assistance personnalisée qui leur permettra de mieux profiter du système commercial multilatéral institué par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
«Si le commerce international peut contribuer au développement économique et à la réduction de la pauvreté, tous les pays doivent participer de manière efficace au système de l’OMC», a déclaré David Syz, le Secrétaire d’Etat à l’économie.
Sept pays ont dégagé 18 millions de francs
L’engagement financier pris par le Danemark, la Finlande, l’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède prouve qu’une telle préoccupation n’est pas l’apanage de la Suisse uniquement, même si la Confédération reste le principal bailleur de fonds.
Au total, l’ACICI devrait recevoir près de 18 millions. Une somme qui devrait assurer son fonctionnement durant les quatre à cinq prochaines années. Mais l’avantage n’est pas seulement financier.
«L’ACICI bénéficiera dorénavant des privilèges et immunités accordées aux autres organisations intergouvernementales. Plus attractive pour ses employés potentiels, l’Agence pourra attirer un personnel plus qualifié que par le passé», souligne Didier Chambovey, représentant permanent adjoint auprès de l’OMC pour la Suisse.
Des dossiers à technicité croissante
L’OMC traite un nombre de dossiers dont la complexité et la technicité sont de plus en plus aiguës et certains pays ne disposent pas du savoir-faire ni des ressources financières nécessaires à leur gestion optimale.
L’assistance que leur fournit l’ACICI traite principalement à l’information. Il s’agit de notes de synthèse sur des thèmes liés au commerce international et de la distribution de documents spécifiques en fonction de l’intérêt du ou des pays concernés.
Une assistance gratuite
Des séminaires, réunions ou cours de formation sont également mis sur pieds par l’Agence sur des sujets liés aux négociations dans le cadre du Programme de travail de Doha, par exemple. Cette assistance personnalisée est entièrement gratuite.
En raison de son statut, l’OMC ne peut financer elle-même une telle initiative. «En conseillant certains de ses membres, l’impartialité de l’OMC serait fortement mise en question», explique Jean-Pierre Cuendet, responsable de programme pour le Seco.
Et le travail de l’ACICI s’avère parfois extrêmement précis. «Il se peut qu’un pays en transition ne soit intéressé que par les méthodes sanitaires relatives à ses exportations de poissons. Notre tâche consiste alors à leur fournir les informations les plus pertinentes en la matière», affirme Esperanza Durán, directrice de l’ACICI.
swissinfo/Jean-Didier Revoin
En 1998, le gouvernement suisse a créé l’ACICI.
Elle a pour but d’aider les pays pauvres à négocier à l’OMC.
En 2002, l’Agence devient une organisation intergouvernementale.
Sept pays européens ont donné 18 millions de francs.
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