Les radicaux ne renoncent pas au nucléaire
Samedi, les délégués du Parti radical-démocratique (PRD, droite) ont montré un souci accru pour l'environnement mais sans renoncer à l'énergie nucléaire.
Vendredi, les présidents des sections cantonales se sont prononcés contre l’harmonisation des allocations, mise en votation en novembre.
Réunis samedi à Sempach (Lucerne), les quelque 200 délégués du Parti radical ont estimé qu’il était urgent que les producteurs d’électricité lancent un nouveau projet de centrale nucléaire pour remplacer celles qui devront fermer.
Le but est d’éviter la pénurie de courant prédite par les spécialistes pour 2020-2030. Or, la procédure d’autorisation pour une telle installation dure entre 15 et 20 ans. Il faut donc se lancer maintenant afin que le pays ne soit pas dépendant de l’étranger pour assurer son approvisionnement énergétique.
Pas d’usine à gaz
Par contre, les délégués ont décidé après un débat nourri que la Suisse ne devrait en aucun cas recourir à des usines à gaz, comme l’a proposé entre autres le ministre de l’Energie Moritz Leuenberger.
Comme l’a expliqué la conseillère aux Etats (sénatrice à la Chambre des Cantons) st-galloise Erika Forster, une usine à gaz de 400 MW émet environ 1 million de tonnes de CO2 par an. Or, la Suisse s’est engagée dans sa politique climatique à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre.
Mais le PRD mise sur les énergies renouvelables. Il exige même que leur part passe à au moins 7% d’ici à 2020 et à 10% d’ici à 2030. Plusieurs orateurs ont plaidé pour que la Suisse soutienne en particulier la géothermie qui a un très grand potentiel selon eux.
Enfin, le PRD appelle les hautes écoles et les instituts spécialisés à intensifier leurs recherches dans ce secteur.
Le parti de la croissance
De son côté, Fulvio Pelli, le président du parti radical, a indiqué qu’il entendait faire de sa formation politique le pilier de la croissance économique en Suisse.
Outre l’approvisionnement en énergie et les investissements dans la recherche et la formation, la Suisse doit renforcer ses compétences dans des domaines-clés comme les services financiers, l’industrie pharmaceutique ou encore l’horlogerie et le tourisme.
Les domaines innovateurs doivent être soutenus afin qu’ils deviennent ce que sont aujourd’hui les entreprises suisses connues dans le monde entier.
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Parti radical démocratique
Blocher et les médias critiqués
Dans un discours d’ouverture très applaudi, Fulvio Pelli avait auparavant dénoncé la couverture des «provocations» de Christoph Blocher par les médias.
Revenant sur les événements de la semaine dernière, le chef du PRD a constaté que le grand public n’a gardé en mémoire que la question de la norme pénale contre le racisme critiquée par le ministre de la Justice lors de son voyage en Turquie.
Selon le président du PRD, les médias ne sont pas innocents, qui se laissent embarquer dans «la fabrique à provocations» parfaitement au point du conseiller fédéral Blocher.
Non aux allocations unifiées
Enfin, le PRD rejette l’harmonisation des allocations familiales, soumise au peuple suisse le 26 novembre. La conférence des présidents des sections cantonales du parti a arrêté ce mot d’ordre vendredi à Lucerne.
Le communiqué précise que cette loi entraînerait de nouvelles injustices. Il est plus sensé de laisser cette compétence aux cantons, ce qui permet de mieux tenir compte de leurs réalités. Des allocations identiques pour tous les cantons n’amèneraient pas forcément plus de justice.
Car les allocations ne sont qu’un élément de la politique familiale, aux côtés des écoles de jour, des crèches, des bourses, des rabais fiscaux et des réductions de primes maladie pour les revenus modestes.
Quant au 2e thème de la votation du 26 novembre, le milliard du fonds de cohésion pour les nouveaux membres de l’Union européenne, le PRD s’était prononcé en faveur de cette aide aux pays de l’Est en août à Morat.
swissinfo et les agences
– La Suisse a 5 centrales nucléaires: Beznau I et II (entrées en fonction en 1969 et 1972), Mühleberg (1972), Gösgen (1978) et Leibstadt (1984).
– La part de l’atome dans la production nationale d’électricité atteint 38% en moyenne annuelle (jusqu’à 45% en hiver), contre 33% de moyenne européenne.
– Sela la nouvelle loi sur l’énergie nucléaire, entrée en vigueur le 1er février 2005, les projets de nouvelles centrales sont soumis au référendum facultatif.
– Parmi les grands partis, le Parti radical a suivi l’Union démocratique du centre (UDC, droite dure) en faveur du «non» à l’harmonisation des allocations familiales. Le PRD préfère un système fédéraliste.
– Socialistes, démocrates-chrétiens et Verts appellent au «oui» le 26 novembre. Ils considèrent qu’une harmonisation des allocations profiterait à la société et que ses surcoûts seraient supportables.
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