Pascal Couchepin parie sur les bilatérales
Le ministre de l'Intérieur ne pense pas que la Suisse puisse rejoindre l'Union européenne (UE) dans les dix prochaines années.
Selon Pascal Couchepin, la politique des accords bilatéraux avec l’UE restera donc une priorité pour les temps à venir.
«Je vous parie que nous resterons encore longtemps sur le chemin des accords bilatéraux. Il n’y a pas d’autre solution politique possible», avance Pascal Couchepin dans un entretien accordé samedi au journal alémanique «Blick».
Selon le chef du Département fédéral de l’intérieur (DFI), l’adhésion de la Suisse à l’UE ne sera pas une réalité avant dix ans, si elle le devient un jour. Pascal Couchepin qualifie même cette éventuelle adhésion comme étant désormais une simple «option à terme» et non plus un objectif stratégique.
Cette nuance avait déjà été évoquée par le gouvernement helvétique (Conseil fédéral) mercredi dernier à l’issue d’une séance spéciale consacrée à la politique européenne. Le terme utilisé dans les rapports de politique extérieure de 1993 et 2000 passe ainsi aux oubliettes.
Reste que le gouvernement ne veut pas se fixer avant d’avoir obtenu le rapport décrivant les avantages et les inconvénients de différentes options en matière de politique européenne, attendu avant l’été 2006.
«Et cinq ans plus tard un tel rapport sera à nouveau fait afin de pouvoir discuter des options», s’amuse Pascal Couchepin dans le «Blick».
Fromage et culture
Dans la même interview, le chef du DFI réagit également à la proposition qui vise à regrouper Pro Helvetia et l’Office fédéral de la culture au sein d’un centre de compétence.
Selon le ministre, cette concentration de la culture dans un seul office est une mauvaise idée.
Il considère d’ailleurs comme morte-née une étude du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) qui voulait placer sous la même responsabilité la production du fromage et la culture. «Je trouve cette solution, disons, trop progressiste».
Planification hospitalière
Evoquant enfin la planification hospitalière, Pascal Couchepin considère comme positive la collaboration entre plusieurs hôpitaux implantés dans une même région.
Pour lui, des hôpitaux structurés en société anonyme sont un bon exemple et une solution qui tombe sous le sens d’un point de vue économique.
Avec une telle structure où plusieurs hôpitaux seraient réunis sous un même toit, les achats pourraient être regroupés, générant des économies d’échelle. Elle permettrait aussi d’éviter certains doublons tout en augmentant le nombre de lits disponibles.
Par contre ce modèle n’est pas applicable au niveau suisse, estime le chef de Département fédéral de l’intérieur. Il ne peut que fonctionner au niveau régional.
swissinfo et les agences
La Suisse a déposé une demande d’adhésion à l’Union européenne en mai 1992.
– Bruxelles a gelé cette demande la même année après que la population suisse ait refusé l’entrée dans l’Espace économique européen (EEE).
– Le 26 octobre dernier, le gouvernement a décidé de ne pas retirer la demande. Il a également donné son aval à l’ouverture d’une ambassade de l’Union européenne (UE) en Suisse. Une demande en ce sens lui a été adressée le 19 août.
– Jusqu’ici, la Suisse et l’Union européenne ont conclu 16 accords bilatéraux.
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