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Semaine noire pour l’économie suisse

L'économie helvétique poursuit sa longue traversée du désert. En l'espace d'une semaine, près de 6100 emplois sont passés à la trappe.

Aucun signe d’amélioration ne se profile à l’horizon.

A elle seule, Swiss a annoncé mardi la suppression de 3000 emplois. Mais la compagnie cacochyme va aussi entraîner dans son sillage la perte d’au moins 2500 postes supplémentaires auprès de sociétés actives dans le secteur aérien, selon des estimations du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco).

Ainsi, SR Technics, actif dans la maintenance des avions, estime d’ores et déjà que 500 emplois sont menacés par la restructuration de Swiss.

Elle provoque aussi la suppression de 150 emplois sur 800 que compte Cargologic, le plus important manutentionnaire de fret aérien de Suisse.

Dans la foulée, Swissport (accueil au sol) a fait part de la disparition de 350 emplois et ISS Aviations, entreprise de nettoyage, table sur 420 postes.

Jet Aviation, qui emploie un effectif de 500 collaborateurs à Genève, vient de procéder à huit licenciements dans son activité maintenance.

La presse touchée

Le groupe chimique bâlois Lonza va supprimer 550 emplois dans le monde, dont 101 dans ses filiales helvétiques de Viège (VS), Zurich et Bâle. Au total, 25 personnes seront licenciées. Cette restructuration avait toutefois déjà été annoncée le 19 mai.

La presse élague aussi. Le groupe zurichois Tamedia, éditeur notamment du Tages-Anzeiger, réorganise son secteur périodiques.

Au total, 140 emplois disparaîtront d’ici deux ans. Auxquels il convient d’ajouter les 25 licenciements liés à la disparition de dimanche.ch.

Ebel sous pression



L’horlogerie suisse n’affiche pas un visage plus souriant et continue de souffrir de la récession. Le groupe chaux-de-fonnier Ebel va licencier 24 de ses 269 collaborateurs. Ils bénéficieront d’un plan social.

De son côté, le groupe Nexans (câbles) va faire passer 24 emplois à la trappe dans sa filiale de Cortaillod (NE), près de Neuchâtel. Onze personnes seront licenciées et treize autres mises au bénéfice d’un régime de pré-retraite.

Lourdement endetté, le groupe papetier Sihl va se séparer de 50 employés ces prochains mois sur son site de Zurich. Les collaborateurs touchés, avant tout dans la production et l’administration, bénéficieront d’un plan social.

Usego aussi

Le grossiste Usego quant à lui va fermer d’ici à octobre son site logistique de Lyss (BE). Les activités seront transférées sur ses centres d’Egerkingen (SO), de Winterthour (ZH) et de Bussigny (VD). La mesure affecte 77 personnes au total, dont la moitié travaille à temps plein.

Dans le canton de Berne, la manufacture de porcelaine Langenthal va licencier 22 de ses 54 collaborateurs qu’elle occupe encore. La direction a justifié cette mesure en raison de conditions difficiles sur le marché de la gastronomie.

Ces mesures n’épargnent pas le secteur bancaire: Zurich Suisse, fermera d’ici fin 2003 sa banque Zurich Invest Bank. L’opération laissera des traces au niveau du personnel. Environ 35 des quelques 45 emplois actuels devraient disparaître.

Des prévisions alarmistes

Unit.Net, le spécialiste de la diffusion de conférences et de séances d’entreprises sur Internet met la clef sous la porte et passe 60 emplois à la trappe, dont 35 en Suisse.

En résumé, la Suisse a perdu en cinq jours 6032 emplois. Un chiffre qui ne comprend toutefois que les mesures rendues publiques.

Et les perspectives pour les prochains mois ne sont guère encourageantes. La prévision du nombre moyen de chômeurs sur l’année a été relevée par le seco 137’000 à 152’000. Ce qui signifie un taux moyen de chômage de 3,9%, contre 3,5% estimés précédemment.

La détérioration devrait se faire sentir dès juin avec l’arrivée sur le marché du travail des apprentis et étudiants en fin de formation, avant de prendre de l’ampleur sous l’effet d’autres facteurs au moins jusqu’en janvier 2004. Il pourrait atteindre un pic de l’ordre de 5% selon les dernières projections de l’UBS.

swissinfo et les agences

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