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A qui profite la libéralisation de l’avortement

La libéralisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) inquiète l'Eglise catholique et les démocrates-chrétiens. Par contre, elle réjouit les socialistes.

La Conférence des évêques suisses (CES) regrette profondément l’approbation par les citoyens du régime du délai. Pour elle, ce vote ouvre la porte à de nouvelles atteintes au respect de la vie.

Les démocrates-chrétiens, eux, déplorent que le droit à l’autodétermination de la femme devienne plus important que celui de la vie à naître. «Les Suisses ont opté pour la mauvaise solution, juge Philipp Stähelin. Mais nous acceptons la décision populaire.»

Une politique familiale efficace

Et le président du PDC de rappeler que les démocrates-chrétiens ne sont pas fondamentalement opposés à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais qu’ils souhaitent que la décision d’avorter soit prise après la consultation obligatoire auprès d’un centre indépendant de planning familial.

Pour eux, l’introduction du régime du délai doit par ailleurs être accompagnée d’un paquet de mesures sociales, dont une assurance maternité et l’allégement des charges incombant aux familles.

Le PDC va donc s’engager avec «détermination» pour mettre en place une «politique familiale efficace» permettant de réduire le nombre des avortements.

Il interviendra, tant au niveau fédéral que cantonal, pour que les centres spécialisés aient les moyens d’offrir aux femmes des consultations gratuites et approfondies.

Eviter la banalisation

La dépénalisation devrait entrer en vigueur dès le 1er octobre. Mais, selon Ruth Metzler, elle ne doit pas conduire à la banalisation de l’avortement.

A ce propos, la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP)veut rassurer les grands perdants de la votation de dimanche.

La ministre souligne le rôle important des centres de consultation. Et elle invite les cantons à poursuivre sinon à renforcer leur soutien aux différents organismes de prévention et de conseil.

Parallèlement, les cantons seront appelés à rendre chaque année à la Confédération un rapport sur leurs activités en matière de centre de consultation.

Une ère nouvelle pour la femme

«La voix de la raison s’est enfin imposée en matière d’interruption volontaire de grossesse», estiment, de leur côté, le PS et les Femmes socialistes. Pour Christiane Brunner, «la Suisse a enfin abandonné l’image de la femme datant du Moyen-Age et elle est entrée dans une ère nouvelle.»

Quant à la conseillère nationale socialiste Barbara Haering, elle se réjouit du résultat net enregistré dimanche par cette solution «libérale et raisonnable». Pour la Zurichoise, il est important d’obtenir un consensus clair à des questions aussi controversées et profondes.

Pour mémoire, c’est Barbara Haering qui avait relancé le débat sur l’avortement. Et c’est le dépôt en 1993 de son initiative parlementaire en faveur du régime du délai qui a abouti à la votation de dimanche.

swissinfo avec les agences

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