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Jim Mattis à Pékin pour parler de la Corée du Nord

Cette visite de Jim Mattis est la première d'un ministre de la Défense américain depuis 2014. KEYSTONE/AP/NG HAN GUAN sda-ats

(Keystone-ATS) Le ministre américain de la Défense, Jim Mattis, est arrivé mardi à Pékin pour sa première visite en Chine dans un contexte de tensions croissantes. Washington compte sur le soutien du géant asiatique dans ses négociations avec la Corée du Nord.

A Pékin, où il séjournera jusqu’à jeudi, M. Mattis rencontrera de hauts responsables du ministère chinois de la Défense. Le chef du Pentagone a indiqué, à des journalistes l’accompagnant dans sa tournée de quatre jours en Asie, qu’il voulait “prendre la mesure” des ambitions stratégiques de la Chine.

Cette visite en Chine – la première d’un ministre de la Défense américain depuis 2014 – intervient dans un contexte de tensions commerciales et militaires avec Pékin. Le régime communiste a notamment déployé début mai des armements incluant des batteries de missiles et des systèmes de brouillage électroniques sur des îlots artificiels en mer de Chine. Cette décision est destinée à appuyer les revendications territoriales de Pékin, mais inquiète ses voisins d’Asie du Sud-Est.

Après Pékin, M. Mattis se rendra à Séoul pour des discussions avec son homologue sud-coréen Song Young-moo, avant une courte étape vendredi à Tokyo pour rencontrer le ministre de Défense japonais Itsunori Onodera.

Dans les deux cas, l’objectif sera de rassurer les alliés de Washington sur l’engagement des Etats-Unis à les défendre, malgré l’annulation surprise par le président Donald Trump des prochaines manoeuvres militaires communes avec la Corée du Sud.

Tensions en mer de Chine

Jim Mattis avait récemment fustigé “les prétentions chinoises à réécrire l’ordre mondial existant” et estimé qu'”en dépit des affirmations chinoises, l’installation de ces systèmes d’armes est liée directement à des usages militaires à des fins d’intimidation et de contrainte”.

Pékin, qui revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale contre les prétentions rivales des pays voisins, a qualifié cette accusation d'”irresponsable”, affirmant se contenter de défendre son territoire.

Période sensible

M. Mattis s’est rendu sept fois en Asie depuis qu’il a pris ses fonctions il y a 17 mois, mais pas en Chine. Il n’a encore jamais rencontré le nouveau ministre chinois de la Défense Wei Fenghe. Dans l’avion le conduisant en Asie, le chef du Pentagone a néanmoins indiqué qu’il s’efforcerait de trouver de possibles domaines de coopération militaire avec Pékin.

“Les relations sino-américaines traversent une période sensible (…) L’essentiel est que les deux pays suivent les principes de respect et compréhension mutuels pour régler leurs différends”, a commenté mardi Lu Kang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Plus vindicatif, un éditorial du quotidien chinois officiel Global Times enjoignait à M. Mattis d'”écouter plutôt que critiquer”, avertissant: “si les Etats-Unis échouent à comprendre le sentiment d’insécurité de la Chine et ses actions pour y remédier, les tensions seront inévitables”.

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