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L’initiative pour un salaire minimum à Fribourg validée

Keystone-SDA

(Keystone-ATS) Les députés fribourgeois ont constaté lundi soir la validité de l’initiative législative entièrement rédigée « Pour un salaire minimum », venant de la gauche et des syndicats. Le texte demande l’instauration d’un montant minimal de 23 francs de l’heure.

Le décret de validation a passé la rampe à l’unanimité des 89 voix exprimées. Les députés se sont limités à débattre de la forme et non du fond. Déposée le 30 novembre dernier avec 8111 paraphes, l’initiative a abouti finalement avec 7040 signatures, une fois les vérifications d’usage réalisées, alors que 6000 étaient requises.

Pour rappel, les cantons ayant introduit à ce jour un salaire minimum sont Genève, Neuchâtel, le Jura, Bâle-Ville et le Tessin. Il appartient désormais au Conseil d’Etat, puis au Grand Conseil, après l’entrée en force du présent décret, de se prononcer ultérieurement sur la suite à donner à l’initiative.

Destin ouvert

Si les députés décident de se rallier à l’initiative entièrement rédigée, celle-ci devient une loi soumise à referendum. Si le législatif décide de ne pas s’y rallier et qu’il n’élabore pas de contre-projet, la votation a lieu dans le délai d’un an dès la date d’adoption du décret.

Si le Grand Conseil ne se rallie pas à l’initiative, il peut également, dans le délai de deux ans dès la date d’adoption du décret constatant sa validité, élaborer un contre-projet. Si un contre-projet a été élaboré, la votation a lieu dans le délai de 180 jours dès son acceptation par les députés.

En déposant son initiative, la coalition pour un salaire minimum avait indiqué que près de 9% des salariés qui travaillent à plein temps n’avait pas assez pour vivre et qu’un nombre important d’emplois n’étaient pas soumis à une convention collective. La récolte de signatures « a permis de mesurer la précarité », selon elle.

Grand intérêt

La démarche a été par ailleurs « accueillie avec grand intérêt par la population fribourgeoise », avaient encore expliqué les initiants. Ceux-ci rassemblent l’Union syndicale fribourgeoise, Unia, le SSP, Syndicom, le SEV, le syndicat Syna, le Parti socialiste, la Jeunesse socialiste, les Vert-e-s, le PCS-Centre gauche et les Jeunes POP.

Tous ces acteurs rappellent le besoin « indispensable » d’introduire un salaire minimum. « La situation actuelle ne va faire qu’augmenter la précarité et va continuer de mettre à mal le pouvoir d’achat », ont-ils estimé le 30 novembre.

Pour mémoire, le Grand Conseil avait rejeté en février 2019, par 65 voix, contre 38 pour et 2 abstentions, une motion demandant déjà l’instauration d’un salaire minimum. Le texte provenait des députés socialiste Xavier Ganioz et chrétien-social Benoît Rey. La droite avait alors estimé que le partenariat social suffisait.

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