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L’aéroport de Sion entre dans une nouvelle ère

L'année 2018 marque le début d'une nouvelle ère pour l'aéroport de Sion. Depuis le 1er janvier, son statut est passé d'aérodrome militaire avec une activité civile à celui d'aéroport civil avec des prestations militaires. KEYSTONE/OLIVIER MAIRE sda-ats

(Keystone-ATS) Le 1er janvier 2018 marque le début d’une nouvelle ère pour l’aéroport de Sion. D’aéroport militaire avec une activité civile, il devient un aéroport civil avec des prestations militaires.

Le changement de paradigme aura des conséquences non seulement sur l’aéroport lui-même, mais sur tout le canton. “Le potentiel de développement existe”, confie le président de Sion Philippe Varone lors d’un entretien avec l’ats.

La fin des vols militaires réguliers – Sion restera un aérodrome de dégagement pour les avions militaires – ne scelle pas encore l’avenir des installations aéroportuaires. Le transfert définitif en mains civiles est prévu pour 2021.

Un futur à dessiner

La reprise des locaux, du matériel, des terrains doit encore être négociée avec les autorités militaires. Mais pas seulement. La stratégie de développement de l’aéroport civil, sa gouvernance, son statut sont aussi à définir, explique M. Varone.

La ville et le canton ont mis en place un comité de pilotage. Les stations valaisannes y sont aussi représentées. Car l’outil a une portée cantonale, estime le président de Sion. Actuellement, l’aéroport est géré comme une infrastructure de la ville de Sion.

Mais la ville ne peut pas se charger du développement commercial, dit M. Varone. Il faut donc changer de modèle en tenant compte des besoins de l’ensemble du canton. Cette tâche revient au comité de pilotage. Le président de Sion espère que cette stratégie soit définie pour la fin 2018.

L’aéroport de Sion a de nombreux atouts à faire valoir, pas seulement dans les domaines de l’aviation commerciale ou de plaisance. Il faut encore de la valeur ajoutée que M. Varone voit par exemple dans le secteur de la maintenance, il évoque aussi l’option d’un partenariat avec l’aéroport de Genève.

L’attrait des Alpes

Les montagnes constituent un autre atout. Philippe Varone croit en l’attrait particulier d’une ville dans un milieu de montagnes. Il cite en exemple la ville d’Innsbruck. La capitale tyrolienne dénombre quatre fois plus d’habitants que Sion, 130’000 contre 30’000 pour la capitale valaisanne. Mais son aéroport voit défiler un million de passagers par année, 25 fois plus que celui de Sion.

Et l’aéroport ne démarre pas sa nouvelle vie les mains vides. L’armée se retire, mais elle financera la réfection de la deuxième moitié de la piste après avoir déjà assuré la remise à neuf d’une première moitié en 2016. Elle investira aussi dans un nouveau système de radar qui pourrait être mis à disposition de l’activité civile.

74 ans de vie commune

Construit en 1932, l’aérodrome de Sion devient une base aérienne militaire officiellement en 1943. Les premiers avions militaires y effectuent des atterrissages dès 1934 sur une piste en herbe. L’armée implante un premier contingent fixe le 26 avril 1943. Elle construit rapidement une piste en asphalte de 900 mètres de long sur 40 de large, une tour de contrôle, des bâtiments et des abris pour les avions.

Le premier jet militaire atterrit en 1946. Trente ans plus tard, la base aérienne accueille le centre de maintenance des avions école Vampire. Au début des années 1990, le centre de maintenance des jets école Hawk est implanté à Sion. Les différentes réorganisations de l’armée ont conduit par la suite à une diminution du personnel de la base aérienne, à la fermeture des quatre aérodromes du Haut-Valais puis de celui de Sion à fin 2017.

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