La collection Baud restera à Sainte-Croix (VD)

La collection ne sera pas démantelée, ni vendue à l'étranger. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Les automates à musique de la collection Baud, à l’Auberson (VD), vont pouvoir rester dans la région. La somme nécessaire au rachat de ce fleuron a pu être rassemblée. Les trois musées de la région seront réunis sur un seul site, à Sainte-Croix.

La collection est un témoin majeur du patrimoine et du savoir-faire qui existe depuis plus de deux siècles dans le Balcon du Jura. Elle réunit plus de 200 pièces historiques, des boîtes à musique, des automates, des oiseaux chanteurs et des objets uniques, d’une valeur inestimable, comme un énorme orgue de foire de 1900.

La famille Baud, qui a ouvert ce musée en 1955, ne peut plus s’en occuper. La commune de Sainte-Croix souhaitait que l’ensemble demeure sur le Balcon du Jura, mais elle peinait à rassembler les fonds nécessaires au rachat: 2 millions de francs, pour une collection estimée à 2,4 millions de francs par les experts.

Cadeau de Noël

Jeudi, la Fondation du musée CIMA et la commune ont annoncé que les démarches avaient finalement abouti. La collection ne sera pas vendue à l’étranger, ni démantelée. « Un beau cadeau de Noël pour le Balcon du Jura », a expliqué à Keystone-ATS le conseiller d’Etat Pascal Broulis.

Le rachat a été rendu possible grâce à la générosité de plus de 170 donateurs, mécènes, entreprises, institutions et associations, expliquent les partenaires. Ils ont versé des sommes allant de quelques dizaines de francs à plusieurs centaines de milliers de francs. Jusqu’à constituer un montant global de 2 millions.

Parmi ces donateurs figurent trois grands mécènes, dont la Fondation Anita et Werner Damm-Etienne. Les autres souhaitent rester anonymes. « Ce sont des amoureux de la mécanique d’art », glisse Pascal Broulis.

A ce stade, « l’Etat n’a pas mis un franc », précise le conseiller d’Etat. Mais le canton pourrait plus tard apporter son appui au développement du futur musée, qui deviendra un atout touristique et un pôle d’excellence, ainsi qu’aux métiers liés à la mécanique d’art.

Un site unique

Ce sauvetage permet à Sainte-Croix de réaliser son projet de réunir sur un seul site les trois musées de la région: le musée Baud, le Centre international de la mécanique d’art (CIMA) et le Musée des arts et sciences (MAS).

La prochaine étape consistera à transformer les locaux actuels du CIMA pour y loger les collections des trois musées et les adapter la muséographie actuelle. Les travaux devraient se dérouler en 2020, pour une ouverture en 2021. En parallèle, la recherche de fonds se poursuivra pour financer les transformations du musée.

Savoir-faire valorisé

A l’avenir, le savoir-faire des artisans de la région en mécanique horlogère et en mécanique d’art sera davantage valorisé. Une demande d’inscription au patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’Unesco sera déposée en mars 2019, pour une inscription espérée en 2020.

Des artisans de haut vol sont installés dans la région de Sainte-Croix, se réjouissent les partenaires. Ils maîtrisent les savoir-faire nécessaires à la restauration et à la création de boîtes à musique, d’automates, de pendules, d’horloges et de montres.

Former des jeunes

Un projet pilote de formation en mécanique d’art a vu le jour l’an dernier au Centre professionnel du Nord vaudois. Il permettra aux étudiants de se perfectionner dans ce domaine. Le futur musée servira d’accès privilégié au patrimoine, à travers ses expositions. Il servira aussi de lieu d’échanges et de partage des savoirs.