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Le Nobel de littérature attribué au Chinois Mo Yan

(Keystone-ATS) Le Prix Nobel de littérature a été attribué jeudi au Chinois Mo Yan, a annoncé l’Académie suédoise. Le romancier chinois, âgé de 57 ans, est proche des démarches du réalisme magique. Il succède au poète suédois Tomas Tranströmer.

Mo Yan « unit avec un réalisme hallucinatoire conte et histoire », a expliqué l’Académie. « En associant imagination et réalité, perspective historique et sociale, (il) a créé un univers qui, par sa complexité, rappelle celui d’écrivains tels William Faulkner et Gabriel García Márquez, tout en s’ancrant dans la littérature ancienne chinoise et la tradition populaire du conte ».

Né en 1955 de parents cultivateurs dans la province du Shandong, en Chine orientale, Mo Yan (de son vrai nom Guan Moye) figurait parmi les favoris des parieurs. Visage piriforme et chevelure clairsemée poivre et sel, il est aujourd’hui l’un des auteurs chinois les plus réputés, dans son pays et à l’étranger.

Il a atteint la notoriété avec « Le clan du sorgho », porté à l’écran sous le titre « Le sorgho rouge » par le réalisateur Zhang Yimou. Parmi ses oeuvres figure « Fengru feitun » (1996), en français « Beaux seins, belles fesses » (2004), une vaste fresque historique décrivant la Chine du XXIe siècle à partir du portrait d’une famille.

Truculence toute rabelaisienne

Outre les romans, il a publié un grand nombre de nouvelles et d’essais sur des sujets divers, et il « est considéré, malgré son jugement critique sur la société, comme un des écrivains les plus éminents de son pays », a poursuivi l’Académie. Mo Yan recevra sa récompense le 10 décembre, date anniversaire de la mort d’Alfred Nobel. Le prix est doté de huit millions de couronnes (1,1 million de francs).

Qu’il dépeigne une scène de sexe ou de supplice, les ravages d’une guerre ou d’une beuverie, Mo Yan le fait avec une truculence toute rabelaisienne, non sans réalisme d’écriture et attachement à son terroir en Chine orientale. « Il prend le même plaisir à décrire en long, en large et en travers, aussi bien un grand banquet qu’un grand massacre », relate Sylvie Gentil, l’une des premières traductrices de l’écrivain.

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