Le village de Gondo ne mourra pas
Six mois après les intempéries et l'effondrement d'un pan de la montagne faisant treize morts, Gondo n'a pas refermé ses plaies. Mais l'espoir de réintégrer la totalité des habitants dans le village existe réellement. La solidarité et la garantie de l'Etat de réouvrir l'école cette année apporte un grand soulagement.
«C’est une grande lueur d’espoir pour Gondo», estime Roland Squaratti, président de la commune et responsable de la cellule de crise après la catastrophe.
Pourtant, le village porte encore les stigmates de la catastrophe. La reconstruction du village n’a pas débuté, et seuls les travaux de sécurisation sont en cours.
«Une question de priorité, explique le président de la commune. L’endiguement de la rivière doit absolument être achevé avant l’été. Ceci pour éviter des crues liées à la fonte des neiges».
Ensuite, c’est le mur de retenue des chutes de pierres qui devra être reconstruit. C’est ce dernier qui avait cédé l’automne dernier, entraînant la catastrophe. Les travaux de sécurisation coûteront environ 23 millions de francs.
Ce travail est une condition sine qua non. Avant que la reconstruction des 32 appartements détruits puisse débuter, explique Roland Squaratti. Ce qui permettra aux 60 des 162 habitants de Gondo touchés par les destructions de leurs foyers de revenir. La plupart d’entre-eux étant à Brigue.
Son optimise, le président le puise dans des faits concrets. «D’abord, la générosité des Suisses à travers leurs dons à la Chaîne du Bonheur – 10 millions sont bloqués pour le village – Ensuite, l’Etat du Valais a garanti la réouverture de l’école dès cette rentrée et pour trois ans».
Cette décision est en effet primordiale. Sans l’assurance d’une scolarisation de leurs enfants à Godo, la majorité des habitants seraient restés à Brigue. Même si leurs maisons ont été reconstruites.
Le président de Gondo risque donc bien de gagner son pari: faire revivre le village. Mais, il voit encore plus loin. «Le Gondo futur n’oubliera jamais les treize victimes de la catastrophe». Ainsi, la place du village pourrait être aménagée comme une sorte de mémorial.
Mais à côté de ce devoir de mémoire, le village pourrait être dynamisé en utilisant le souvenir de la catastrophe. «Gondo pourrait devenir un lieu de destination plus qu’un lieu de transit. En effet, ajoute le président, les gens voudront s’arrêter pour voir le lieu de la catastrophe, et visiter la tour Stockalper et son musée de l’or».
Mais, si Gondo se cherche une nouvelle voie pour que ses habitants puissent y vivre, une autre menace pointe à l’horizon: le projet de route de contournement vers le Simplon.
Un projet qui pourrait tuer définitivement tout commerce dans le village.
Jean-Louis Thomas.
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