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Nicolas Blancho ne pourra pas acquérir un pistolet

Le Tribunal fédéral confirme le refus d'un permis d'achat d'armes à Nicolas Blancho, président du Conseil central islamique suisse (archives). KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) La police cantonale bernoise a refusé à bon droit un permis d’achat d’armes à Nicolas Blancho. Le Tribunal fédéral a rejeté le recours formé par le président du Conseil central islamique suisse. Ce dernier exprime son « étonnement ».

En octobre 2014, Nicolas Blancho avait adressé à la police bernoise une demande de permis d’achat d’armes. Le président du Conseil central islamique suisse (CCIS) convoitait un pistolet SIG Sauer P226 en calibre 9 mm et doté d’un magasin de 15 coups. Il invoquait des menaces sérieuses contre sa famille et lui-même.

Le refus de la police avait été confirmé par les différentes instances cantonales saisies par Nicolas Blancho. Elles estimaient que l’on ne pouvait pas garantir que le Biennois utiliserait son arme de manière responsable et respectueuse de la loi.

Résistance violente

Les autorités rappelaient les opinions radicales du président du CCIS et le fait qu’il ne reconnaît pas les droits de l’homme et l’état de droit en Suisse. Elles relevaient aussi qu’il tient pour légitime la résistance violente dans certains cas et qu’il appelle à se défendre contre les « forces interventionnistes occidentales. »

Nicolas Blancho s’était tourné en dernier recours vers le Tribunal fédéral. Dans un arrêt publié mardi, les juges de Mon Repos estiment que le recourant se borne à une critique générale des affirmations de l’instance précédente, sans argumenter véritablement sur ses considérants. Il ne satisfait donc pas à son obligation de motivation.

A propos des menaces invoquées par le président du CCIS, le TF relève qu’il n’explique pas dans quelle mesure le refus d’un permis d’acquisition ferait peser un risque sur sa sécurité personnelle. Sur ce point également, la motivation du recours est jugée défaillante.

Dans un communiqué, le CCIS fait part de son « étonnement et de ses regrets ». Rappelant que son président avait formulé sa demande à des fins de tir sportif et de défense, le conseil souligne que Nicolas Blancho ne s’est jamais conduit de manière dangereuse ou violente.

En tant que Suisse musulman, Nicolas Blancho estime être victime de discrimination religieuse de par cette interdiction de pratiquer une ancienne tradition helvétique. Il n’entend pas porter l’arrêt du Tribunal fédéral devant la Cour européenne des droits de l’homme mais se réserve le droit de déposer une nouvelle demande de permis à l’avenir.

Nicolas Blancho et deux autres hommes sont appelés à comparaître les 16 et 17 mai devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. Ils répondent de violation contre la loi interdisant les groupes « Al-Qaïda » et « Etat islamique » et les organisations apparentées. (arrêt 2C_54/2018 du 23 avril 2018)

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