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Les Américains, entre la peur et le doute

Un rescapé du World Trade Center face au Ground Zero. Keystone

Un an après les attentats, les Américains sont toujours angoissés par la menace que représente Al-Qaïda.

Mais ils manifestent moins d’enthousiasme envers George Bush, les résultats de la guerre contre le terrorisme et son extension possible en Irak.

La blessure ouverte par les images affreuses de l’effondrement du World Trade Center et l’embrasement d’une aile du Pentagone n’est pas refermée.

Selon les sondages, 60% des Américains disent penser à la tragédie au moins une fois par semaine. Près de 80% ont l’intention d’assister aux commémorations du premier anniversaire. Soit en se déplaçant, soit en regardant la télévision.

Remuer le couteau dans la plaie

Au fil du temps, le traumatisme s’est atténué pour la plupart des Américains. Mais les psychologues avertissent que les commémorations elles-mêmes sont susceptibles de remuer le couteau dans la plaie. En particulier, chez les individus qui ont été personnellement touchés par le drame.

Dans le Journal of the American Medical Association, l’équipe du docteur William Schlenger calcule que plus de 10 millions d’Américains ont un ami, un collègue ou un parent qui a été tué ou blessé dans les attentats.

«Environ deux millions à New York, 500’000 dans la région de Washington et quelque sept autres millions de personnes à travers le pays», précise William Schlenger.

70% des Américains s’attendent à de nouveaux attentats dans leur pays. 88% pensent qu’Al-Qaïda dispose de membres aux Etats-Unis.

En outre, 60% craignent que les terroristes trouveront toujours un moyen de perpétrer des attentats majeurs, quelles que soient les mesures de sécurité adoptées par le gouvernement.

Popularité de Bush en baisse

La confiance dans la protection offerte par les autorités est d’ailleurs en déclin. 40% seulement des Américains font confiance au gouvernement pour les protéger, contre 64% juste après les attentats.

La popularité de George Bush est, elle-aussi, en baisse. Après avoir battu des records historiques dans les trois mois qui ont suivi les attentats, sa cote se situe aux alentours de 66%.

Pour la plupart des présidents, américains ou autres, un tel pourcentage serait un exploit. Mais pour George Bush, il apparaît modeste en comparaison des 92% de satisfaits obtenus en octobre 2001.

Par ailleurs, la proportion des Américains qui approuvent la façon dont leur président gère la guerre contre le terrorisme a chuté depuis l’an dernier.

Opposés à une guerre contre l’Irak

Les trois quarts des Américains pensent notamment qu’Oussama Ben Laden est toujours en vie. Les deux tiers considèrent que les Etats-Unis n’auront pas gagné la guerre en Afghanistan tant que le chef d’Al-Qaïda ne sera pas capturé ou tué.

Les Américains sont également moins enthousiastes à propos d’une éventuelle extension de la guerre à l’Irak. En effet, 61% sont favorables à une opération militaire contre l’Irak, au lieu de 78% en novembre dernier.

S’il y a une tendance de l’opinion qui, elle, n’a pas changé depuis les attentats, c’est le sentiment, partagé par la grande majorité des Américains, que les autorités font ce qu’il faut pour préserver les droits des musulmans qui vivent aux Etats-Unis et des individus qui sont soupçonnés de liens avec le terrorisme.

De même, 80% des Américains continuent de souhaiter que l’immigration soit réduite, voire stoppée.

swissinfo/Marie-Christine Bonzom

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