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140.000 signatures pour les médecines douces

La médecine traditionnelle chinoise fait partie des 5 disciplines qui ne sont plus prises en compte par l'assurance-maladie de base. Keystone

Les Suisses se prononceront sur le sort des médecines complémentaires: une initiative populaire munies de 140 000 signatures a été déposée jeudi à Berne.

Lancée il y a un an, cette initiative a abouti trois mois après la décision gouvernementale d’exclure cinq de ces thérapies de l’assurance-maladie de base.

140.000 signatures déposées le 15 septembre… C’est une performance. Les initiants avaient, en effet, jusqu’en mars 2006 pour récolter les 100.000 signatures nécessaires à l’aboutissement de leur texte.

Lancée le 23 septembre 2004, l’initiative «oui aux médecines complémentaires» veut garantir la liberté d’exercer et de se former pour les thérapeutes non médecins et pérenniser le remboursement de soins alternatifs par la LAMal, la Loi fédérale sur l’assurance-maladie. Autrement dit, la «prise en compte complète» des médecines alternatives par les cantons et la Confédération.

Parmi les initiants figurent de nombreux médecins et thérapeutes de tous horizons, ainsi que diverses personnalités, tel l’ancien conseiller fédéral Otto Stich. Ils demandent que les médecines complémentaires soient mises sur pied d’égalité avec la médecine traditionnelle.

Cela implique notamment le retour, dans le catalogue des prestations remboursées par l’assurance-maladie de base, des cinq médecines complémentaires récemment exclues par le Conseil fédéral (gouvernement).

Une décision controversée

Rappelons en effet que le ministre de l’Intérieur Pascal Couchepin, responsable du secteur de la santé, avait décidé que les caisses maladie ne seraient plus tenues, dès la fin juin, de rembourser l’homéopathie, la phytothérapie, la thérapie neurale, la médecine anthroposophique et la médecine traditionnelle chinoise.

En 1999, ces cinq méthodes avaient été admises dans l’assurance maladie de base à titre provisoire jusqu’au 30 juin 2005.

Or, les experts mandatés pour les évaluer ont estimé qu’elles ne satisfont pas, au sens de la LAMal, aux critères d’efficacité et d’adéquation. Admise depuis plus longtemps, l’acupuncture n’est pas concernée par la décision du conseiller fédéral. Il en va de même pour certains médicaments phytothérapeutiques figurant sur la liste des spécialités remboursées.

Un véritable tollé

Cette décision avait suscité un véritable tollé. Pour l’Union des sociétés suisses de médecine complémentaire, elle «va à l’encontre de la volonté du peuple et crée une médecine à deux vitesses».

Le Conseil suisse des aînés avait estimé que la décision aurait «des conséquences graves». La Fédération romande des consommateurs ne comprenait pas non plus ce «mauvais signe à la population». Selon elle, les patients n’auraient d’autre choix que de se tourner vers la médecine allopathique plus coûteuse ou de «se soigner dans leur coin à l’aide de petites pilules dont la sécurité n’est pas garantie».

Même colère du côté à la Fédération alémanique pour la protection des consommateurs. Pour sa présidente, la sénatrice Simonetta Sommaruga, le ministre de la santé transférait une fois de plus des coûts vers les assurés tout en ménageant la branche pharmaceutique. Même le président de la Fédération des médecins suisses (FMH) Jacques de Haller évoquait un «non raide et contreproductif».

swissinfo et les agences

En Suisse, il y a actuellement:
270 médecins homéopathes
300 à 400 spécialistes en médecine traditionnelle chinoise (sans compter l’acupuncture)
250 phytothérapeutes
106 médecins spécialisés en thérapie neurale
150 médecins spécialisés en anthroposophie

– L’initiative, lancée le 23 septembre 2004, a réuni 140.000 signatures.

– Fin mai 2005, le ministre de l’Intérieur Pascal Couchepin, responsable du secteur de la santé, avait décidé que les caisses maladie ne seraient plus tenues, dès la fin juin, de rembourser l’homéopathie, la phytothérapie, la thérapie neurale, la médecine anthroposophique et la médecine traditionnelle chinoise.

– En 1999, ces cinq thérapies avaient été admises dans l’assurance-maladie de base à titre provisoire jusqu’au 30 juin 2005.

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