Ballotage au gouvernement fribourgeois

Avec la nouvelle constitution, le parlement fribourgeois passe de 130 à 110 députés. (Photo: fr.ch) ? Site FR.ch

Trois des quatre membres sortant du gouvernement fribourgeois ont été réélus ce dimanche. Sauf accord, un second tour sera nécessaire pour désigner les quatre derniers.

Au parlement en revanche, tout est dit. La majorité reste largement bourgeoise. La droite dure, les socialistes et les Verts progressent.

Les électeurs du canton de Fribourg désignaient ce dimanche les sept membres de leur gouvernement (Conseil d’Etat) ainsi que les 110 députés de leur parlement (Grand Conseil) pour un mandat de cinq ans.

Dix-sept candidats étaient en lice pout le premier et 571 pour le second. La participation a atteint 40,7%.

Benjamine du gouvernement à 41 ans, Isabelle Chassot, la directrice démocrate-chrétienne (PDC / centre droit) de l’Instruction publique arrive en tête avec 40’128 voix.

Elle est suivie par Beat Vonlanthen (PDC), qui récolte 35’833 voix. Dernier arrivé au Conseil d’Etat en 2004, l’élu de la Singine (un des districts germanophones du canton) prouve ainsi qu’il a vite trouvé ses marques.

Troisième mandat à 62 ans

Le bon score du directeur des communes et de l’agriculture Pascal Corminboeuf (sans parti, 35’290 voix), qui rempile à 62 ans pour un troisième mandat, n’étonne pas. Il y a 5 ans, il avait été le seul à être élu au premier tour.

Quant au directeur des finances, le libéral radical (PLR, droite) Claude Lässer, il rate de peu sa réélection au premier tour. Mais avec 32’760 voix, il fait bien mieux qu’en 2001.

Les socialistes en mauvaise posture

Le troisième PDC, le député et maître-agriculteur Georges Godel, engrange 23’198 voix. Il est suivi par le préfet du district de la Glâne Jean-Claude Cornu (PLR) avec 22’551 voix et par Jean-Pierre Siggen (PDC), directeur de l’Union patronale avec 22’220 voix.

Des résultats qui montrent que l’alliance électorale PDC-PLR a bien fonctionné, puisqu’elle place ses six candidats parmi les sept premiers. Seul Pascal Corminboeuf a réussi à se faufiler dans le peloton de tête.

Les premiers socialistes, le député fédéral Erwin Jutzet et la députée cantonale Anne-Claude Demierre, pointent aux 8e et 9e rang.

Un large ratissage

Solange Berset, présidente du PS fribourgeois, a néanmoins défendu dimanche soir la stratégie du parti, qui alignait cinq candidats pour le Conseil d’Etat, permettant ainsi un large ratissage dans les districts.

Selon elle, le PS était désavantagé dans la mesure où il n’avait pas de sortants pouvant servir de locomotive: les deux socialistes du gouvernement Ruth Lüthi et Claude Grandjean se sont retirés.

Le troisième socialiste Jean-François Steiert arrive en 10e position devant le candidat de l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure) Pierre-André Page. Les autres candidats, dont les trois Verts, ferment la marche.

Formule inchangée?

Le gouvernement actuel est constitué de 3 PDC, 2 PS, un PLR et un sans parti. Cette formule sera probablement reconduite, à moins que Jean-Claude Cornu (PLR) décide de se maintenir et ne s’impose au deuxième tour.

Dimanche soir, le préfet de la Glâne s’est montré très heureux de son score, mais plutôt réservé sur la suite des événements. De son côté, Charly Haenni, président du PLR, verrait bien son parti conquérir un deuxième siège aux dépens des socialistes, quitte à compter pour cela sur l’appui de l’UDC.

Il n’a cependant pas caché qu’il lui fallait d’abord discuter avec ses partenaires de l’alliance PDC-PLR. L’UDC pourrait elle aussi choisir de maintenir son candidat, voire en présenter un autre.

Les formations ont jusqu’à mercredi pour déposer leurs listes. Si un second tour doit avoir lieu, ce sera le 26 novembre.

UDC, PS et Verts gagnants au parlement

Au Grand Conseil, les places étaient particulièrement chères puisque la nouvelle constitution fait passer le nombre de députés de 130 à 110. La majorité n’en reste pas moins aux deux tiers bourgeoise.

Avec 37 élus (contre 45 dans l’ancien parlement) le PDC est toujours la première formation politique du canton. Le PLR recule de 26 à 19 sièges, alors que l’UDC gagne deux mandats et en compte dorénavant 18.

Ainsi, les trois partis bourgeois conservent une large majorité avec 74 sièges sur 110. Lors de la précédente législature, ils détenaient 87 sièges sur 130.

A gauche, le PS occupe 25 sièges contre 26 lors de la précédente législature. Le Parti chrétien-social subit un revers avec seulement 4 élus contre 10 auparavant. Les Verts passent de 1 à 3 sièges alors que le «Mouvement Ouverture» recule de 4 à 2 sièges. Enfin, deux élus sont classés sous l’étiquette «divers».

swissinfo et les agences

Conseil d’Etat (gouvernement)

Les membres de l’exécutif du canton de Fribourg sont élus selon le système majoritaire. Si nécessaire, un second tour – à la majorité relative – est organisé.

Le deuxième tour est prévu le 26 novembre. Seuls des candidats ayant obtenu au moins 5% de votes lors du premier tour peuvent se présenter. De plus, le nombre de participants est limité au maximum au double du nombre de sièges encore à pourvoir.

Grand Conseil (parlement)

L’élection au parlement fribourgeois se joue au système proportionnel et sur un tour unique.

Le canton est divisé en huit circonscriptions. Chacune élit un nombre de députés proportionnel à sa population.

Le Grand Conseil comptait jusqu’ici 130 députés. Dès cette nouvelle législature, le nombre de sièges est réduit à 110.