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La Suisse fait pression sur le Bélarus

A Minsk, les opposants au président Loukachenko sont étroitement encadrés par la police. Keystone

Comme d'autres pays occidentaux, la Suisse demande aux autorités biélorusses de libérer les manifestants arrêtés suite à l'élection présidentielle du 19 mars.

Berne menace même Minsk de sanctions ciblées, au cas où la situation devait ne pas s’améliorer.

Des tribunaux biélorusses ont condamné à des peines allant jusqu’à quinze jours d’emprisonnement plus de 150 manifestants, jeunes pour la plupart, arrêtés par la police lors de manifestations contre la réélection du président Alexandre Loukachenko.

Le chef de l’opposition, Alexandre Milinkevitch, a qualifié les procès de «simulacres» et il a annoncé que ses partisans feraient campagne dans l’ensemble du pays afin de rallier le soutien de l’opinion publique et organiseraient des manifestations plus importantes encore.

Alexandre Kozouline, autre dirigeant de l’opposition, arrêté au cours du week-end, est quant à lui passible de six ans de prison pour hooliganisme.

Réaction suisse

De nombreux pays occidentaux ont réagi à la situation qui prévaut en Biélorussie. La Suisse n’est pas en reste.

Le Département fédéral (ministère) des Affaires étrangères (DFAE) constate que les autorités biélorusses n’ont pas respecté des standards internationaux en matière d’élections libres et justes lors des présidentielles du 19 mars.

Par ailleurs, le DFAE reste «gravement préoccupé» s’agissant du respect des droits humains et de la garantie des libertés démocratiques, face à une volonté d’intimidation toujours grandissante du pouvoir biélorusse qui limite de manière inadmissible l’expression de la société civile.

Menaces de sanctions

Dans ces conditions, le DFAE appelle solennellement les autorités biélorusses à respecter leurs engagements internationaux en matière de libertés fondamentales et de droits de l’homme.

Et si la situation devait ne pas s’améliorer rapidement et durablement, «la Suisse examinera la possibilité de sanctions ciblées à l’égard du Bélarus. Elle pourrait également appliquer des interdictions d’entrée visant des personnalités du régime biélorusse», indique le DFAE dans son communiqué.

swissinfo et les agences

Le Bélarus est une ancienne république soviétique.
Le pays est indépendant depuis 1991, suite à l’éclatement de l’URSS.
Alexandre Loukachenko a été élu lors des premières élections présidentielles de 1994.
Proche de Moscou et partisan d’une ligne dure, il est souvent qualifié de «dernier dictateur d’Europe».
Alexandre Loukachenko a été reconfirmé à son poste lors des élections du 19 mars, obtenant près de 83% des voix. L’opposition et les pays occidentaux considèrent que ce scrutin a été truqué.

– Les relations entre la Suisse et le Bélarus sont limitées.
– On compte à peine une dizaine de Suisses installés au Bélarus et quelque 200 Biélorusses installés en Suisse.
– Au niveau commercial, la Suisse a exporté l’an dernier pour 67 millions de francs de produits (presque la moitié de machines) au Bélarus. Les importations (presque 30% de produits agricoles), se sont montées à 5 millions.
– La Suisse a investi 9,1 millions de francs dans des projets d’aide (eau potable, santé, etc.) au Bélarus.
– Elle s’y engage aussi dans le domaine de l’aide humanitaire et possède un bureau de coordination à Minsk. 3,1 millions de francs ont été versés au titre de l’aide humanitaire en 2004.

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