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Alliance Sud: l’Afrique au centre du jubilé

Le débat sur l'utilité de l'aide au développement est récurrent. Keystone

Aujourd'hui, l'aide à l'Afrique est plus nécessaire que jamais. Tel est le constat qui ressort d'un séminaire organisé pour les 35 ans d'Alliance Sud, le groupement des organisations de développement suisses.

La ministre suisse des affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, a mis en évidence les défis majeurs auxquels le continent noir va être confronté. Notamment les changement climatiques et 29 millions de séropositifs.

Le débat sur l’utilité de l’aide au développement ne date pas des déclarations fracassantes de Christoph Blocher sur l’Afrique, a déclaré Jürg Krummenacher à Berne.

En ouverture d’un séminaire intitulé «L’Afrique souffre-t-elle de trop d’aide?», le président d’Alliance Sud et directeur de Caritas Suisse a fait référence aux doutes émis il y a deux mois par le ministre suisse de la Justice sur l’utilité économique de l’aide au continent noir.

Dans les années 1980, plusieurs experts ont déjà fait part de leurs désillusions. Mais pour Jürg Krummenacher, cette attitude montre une méconnaissance du contexte historique, économique et social de ces pays, et nie la responsabilité du Nord dans les problèmes actuels de ce continent.

Sur les 2300 milliards de dollars d’aide au développement déboursés depuis 50 ans dans le monde, 400 milliards seulement sont allés à l’Afrique et cette assistance s’est surtout avérée vitale pour des millions de victimes de la guerre et de famines.

Une aide à réorienter

L’Afrique ne se relèvera pas seulement grâce à l’aide au développement, a ajouté Peter Niggli, directeur d’Alliance Sud. Le continent doit trouver lui-même ses solutions économiques et industrielles.

Reste qu’il ne s’agit pas de couper l’aide internationale, ni de la réduire, mais de réfléchir aux véritables buts poursuivis par l’aide au développement.

Interrogé par swissinfo, Jürg Krummenacher a précisé qu’il fallait désormais «réorienter l’aide à l’Afrique dans le but principal de réduire la pauvreté sur tout le continent. Par le passé, ce but n’a pas été poursuivi».

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Alliance Sud

Ce contenu a été publié sur Fondée en 1971, Alliance Sud constitue la communauté de travail de six grandes organisations suisses en matière de coopération et d’aide au développement niveau international: Swissaid, Action de Carême, Pain pour le prochain, Helvetas, Caritas et Eper. Alliance Sud a pour but d’influencer la politique de la Suisse en faveur des populations les plus pauvres…

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Des énormes défis

Présente lors de ces débats, Micheline Calmy-Rey a souligné l’importance de cette assistance compte tenu des ‘énormes défis’ auxquels l’Afrique est confrontée.

La cheffe du Département fédéral des affaires étrangères a rappelé pour exemple les 29 millions de personnes atteintes par le sida et les 40 millions d’orphelins sur le continent d’ici 2010 ainsi que les changements climatiques majeurs.

La ministre suisse a aussi admis qu’il n’y avait pas de ‘recette miracle’ en matière de développement et que cette région du monde n’atteindrait probablement pas les Objectifs du Millénaire (ODM) fixés par l’ONU pour réduire la pauvreté d’ici 2015.

200 ans d’occupation

Le Ghanéen Charles Abugre, co-fondateur du Third World Network Africa, a quant à lui confirmé qu’une ‘transformation extraordinaire est en cours’. «Le continent commence seulement à se reconstruire après 200 ans d’occupation et de pillage», a-t-il lancé.

Pour lui, l’histoire de l’aide est marquée par deux étapes. Dans les années 1970, le soutien des pays donateurs a notamment été dirigé vers des régimes corrompus. Entre 1980 et 2000, l’argent a surtout servi à financer le service de la dette.

«Durant ces vingt années, la libéralisation a signifié une perte de 270 milliards de dollars pour les Africains, soit le même montant que l’aide au développement à cette région».

La Béninoise Huguette Akplogan-Dossa, coordinatrice du réseau d’ONG ‘Social Watch’, a pour sa part plaidé pour ne pas réduire encore davantage les soutiens.

swissinfo et les agences

En 2005, la Suisse a donné 2,2 milliards d’aide au développement
Ce chiffre comprend les budgets de la Direction du développement et de la coopération (DDC), du Secrétariat d’Etat à l’Economie (seco), des missions de maintien de la paix, des contributions directes aux agences des Nations unies et l’aide des cantons et des communes.
Il comprend aussi 178 millions de francs consacrés aux requérants d’asile et 279 millions d’annulation de la dette des pays pauvres.

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