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Environnement, la Suisse milite pour la cohérence

Smog permanent au-dessus de Mexico. Keystone Archive

Le Protocole de Kyoto doit entrer en vigueur en 2003. Tous les États de la planète sont à la Nouvelle Delhi pour en affiner les détails techniques.

La délégation suisse insiste sur la cohérence de cet accord avec les autres traités sur l’environnement.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre pour mieux protéger le climat à l’échelle planétaire. C’était, souvenez-vous, en 1997 à Kyoto, l’engagement pris par les pays industrialisés.

Mais il aura fallu plusieurs années et d’âpres négociations – entre autres l’an dernier à Marrakech – pour pouvoir fixer les règles du jeu et ouvrir enfin la voie à un début d’application de cet accord de Kyoto.

A New Delhi, en Inde, la 8e Conférence sur les changements climatiques fignole ces jours-ci les dispositifs techniques du protocole qui entrera en vigueur l’an prochain, du moins si la Russie le ratifie comme elle l’a promis.

L’une des préoccupations suisses, explique José Romero, membre de la délégation, est de veiller à ce que ce processus soit transparent et «qu’on prenne en compte la cohérence entre les divers traités environnementaux».

Les traités sont complémentaires

D’un côté, cet objectif réclame que l’on dispose de données comparables et que leur traitement soit harmonisé. A New Delhi, il s’agira donc de s’entendre sur la façon de faire les inventaires des émissions de gaz à effet de serre.

D’un autre côté, les conventions internationales en matière de protection de l’environnement, même si elles s’attaquent à des problèmes différents, doivent converger sur les objectifs à long terme.

Exemple donné par José Romero: «On prône les HFC (hydrofluorocarbures) pour remplacer les fameux CFC (chlorofluorocarbures) qui appauvrissent la couche d’ozone».

C’est conforme au Protocole de Montréal. Pour autant cela ne répond pas aux normes du Protocole de Kyoto, car le HFC est un gaz dont les répercussions négatives sur l’effet de serre sont extrêmement puissantes.

Autre exemple: «La forêt n’est pas seulement un ‘puits de carbone’ qui absorbe et stocke du CO2 (c’est le point de vue du Protocole de Kyoto). Elle a également de multiples autres fonctions, notamment comme source de biodiversité».

Voir plus loin que le dernier nuage

Ici et là – y compris à l’Office fédéral de l’environnement à Berne – et avant même que le Protocole de Kyoto ne soit entré en vigueur, on réfléchit déjà à la suite qu’il faudra bien lui donner lorsqu’il arrivera à échéance en 2012.

L’accord actuel n’impose des obligations qu’aux seuls États industrialisés. Mais certains pays en développement comme l’Inde ou encore la Chine sont d’importants pollueurs. Ils devront un jour ou l’autre s’atteler, eux aussi, à la tâche commune.

Il faut donc se préparer à ce qu’on fera par la suite, acquiesce José Romero. «C’est un processus de longue durée, précise-t-il, parce que les mesures que l’on prend ne produisent leurs effets qu’à long terme.»

swissinfo/Bernard Weissbrodt

55 États doivent ratifier le Protocole de Kyoto pour qu’il entre en vigueur
Parmi ces États, les pays industrialisés doivent représenter au moins 55% des émissions totales de CO2
Actuellement 96 États ont déjà ratifié le Protocole
Mais la part des émissions des pays industrialisés ne se monte qu’à 37%
La Suisse a signé le Protocole de Kyoto en 1998
Sa ratification sera discutée par le Parlement fédéral lors de la session d’hiver
La politique climatique suisse repose principalement sur la Loi sur le CO2 de 1999
D’ici à 2010, les émissions de CO2 doivent être réduites de 10 % par rapport à leur niveau de 1990

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